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Crédit photo: Design @Fonarev, source image: fatshimetrie.org
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FONAREV/RDC : Quand la désolation devance la réparation des victimes

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Un flou plane dans le processus du Fond National des Réparation des Victimes de Violences sexuelles liées aux conflits et crime contre la paix et la sécurité de l’humanité ‘’FONAREV’’ en République Démocratique du Congo ‘’RDC’’. Les sites pilotes des victimes en attente de la réparation s’indignent des réponses réservées à leurs demandes. Certains fustigent le fait que ça traine et d’autres n’ont pas été contactés pour donner les besoins de leurs communautés selon les dommages causés par ces exactions de conflits.

Le manque de proactivité et de précision de la part du FONAREV crée un conflit entre les responsables des associations des victimes et les bénéficiaires.

‘’La crainte que nous avons c’est parce que ça traine et nous les responsables des associations des victimes nous sommes pointés du doigt. Notre sécurité est en danger.  Nous sommes passés à l’étape de l’identification comme des victimes bénéficiaires de la réparation, puis nous avons donné nos besoins. Jusqu’aujourd’hui aucune action n’est envisagée ni réalisée!’’ s’indigne Denise LOLA, présidente du comité des victimes des massacres de Kassika au Sud-Kivu.

Le Kongo Centrale, l’Ituri, le Nord Kivu et le Sud-Kivu sont des provinces pilotes qui ont été choisies pour le début des activités. Selon certaines victimes rencontrées dans la province du Sud-Kivu, l’indentification s’était bien passée avant que les experts de FONAREV ne viennent annoncer qu’il y aurait une réparation collective et ensuite une réparation individuelle. Malgré la collecte des besoins prioritaires liés aux préjudices causés par la guerre, les victimes risquent d’avoir une suite non favorable et la réponse risquerait de ne pas satisfaire leurs attentes. Les bénéficiaires se plaignent et condamnent l’insouciance de dirigeants qui ne répondent pas aux priorités du peuple meurtrie mais satisfont leurs besoins égoïstes et mesquins.

Plus d’un observateur croit qu’avec ces irrégularités dans le processus, le risque de déclencher d’autres problèmes est évident. Le mieux serait de procéder à la réparation de certains sites des victimes et passer à l’érection d’un monument après.

FONAREV entretiendrait-il un conflit ?

Pendant que les victimes attendent la réparation comme promis en respectant les besoins prioritaires exprimés, ces derniers apprennent l’inverse. Denise LOLA, présidente du comité des victimes des massacres de Kasika affirme que les victimes des massacres de Kasika au Sud-Kivu n’ont pas bien digérés le prétendu message de FONAREV à travers les autorités locales.

‘’C’est FONAREV seul qui est venu donner l’information à nos leaders locaux que la réparation collective qu’ils vont faire à Kasika c’est la construction d’un monument. Alors qu’on avait présenté 5 besoins importants pour notre réparation collective, dont le plus prioritaire et urgent était de nous doter d’un Hôpital. Qui d’autre a validé un monument comme besoin prioritaire ?’’, s’indigne Denise LOLA.

Kasika est un village de la Chefferie de Lwindi dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu dans l’Est de la RDC. Selon les témoignages recueillis, plusieurs centaines des personnes ont été massacrées et des femmes violées parmi lesquelles Denise Lola. Malgré le choc permanent, les habitants de ce village parcourent plus de 30 km pour atteindre un Hôpital soit à Kitutu, soit à Walungu. L’acquisition d’une structure sanitaire s’avère la priorité des priorités pour ce peuple qui doit effectuer des longues distances transportant des malades sur des civières.

Les associations d’accompagnement aux victimes fustigent cette façon de faire au cas où cette information s’avérait correcte. Jean Bosco Muhemeri, coordinateur du Réseau Provincial des ONGs de Droits de l’Homme (REPRODOC) s’étonne et affirme que toute tentative de passer en dehors des attentes des victimes fera objet d’un mécontentement.

‘’Ils ne doivent pas consoler en apportant leurs propres goûts. Ça doit être un souci s’il y a inadéquation entre la réponse de FONAREV et les demandes des victimes. S’ils peuvent faire ça pour la réparation collective, qu’en sera-t-il lors de la réparation individuelle qui suivra ? Avant l’action nous allons passer aux analyses à travers un tableau de comparaison entre les demandes des victimes et les réponses de FONAREV’’, rassure Jean Bosco Muhemeri.

Les actions FONAREV contre les victimes ?

FONAREV est un établissement public à caractère technique, financier et social ayant une personnalité juridique lui dotant de l’autonomie financière et de gestion. Ce Fond National a pour mission d’identifier les victimes, aider les victimes à avoir accès à la justice et donner des réparations aux victimes. A l’arrivée de cette organisation étatique, les victimes de tous les coins de la république ont espérés  à l’arrivée de la reponse longtemps attendue mais petit à petit, la désolation gagne les âmes. FONAREV, trouvera-t-il mieux de se réparer lui-même à la place des victimes ?

Actuellement, rien ne filtre, rien n’avance. Cet établissement public ne communique aucune information sur les différents recouvrements et collectes des fonds. Pire encore, la réparation collective promise aux victimes n’arrive toujours pas.  Il sied de rappeler que la présidence de la république a doté au fonds de 15 sources de revenus parmi lesquelles 11% de la redevance minière, 2,5% des assurances à travers le RDC, une part de 5OO Milles dollars Américains du budget à travers son ministère de tutelle pour ne citer que cela. Certains partenaires proches de FONAREV et qui devraient collaborer avec lui, l’accusent d’ignorer l’application des mécanismes de contrôle et de redevabilité. Qui se cache derrière FONAREV ? L’avenir nous donnera raison.

Une victime méconnue par d’autres victimes à Lemera

Lemera est l’un des sites pilote qui attendent la réparation collective au Sud-Kivu. Les victimes du massacre de Lemera rejettent en bloc une victime  »préfabriquée » qui serait contactée par les experts de FONAREV. Ces derniers jurent ne pas reconnaitre celui qui a donné les besoins de leur communauté pour la réparation collective.

‘’Nous pouvons vous dire qu’il y a un flou de notre côté par rapport à FONAREV. Nous avons appris qu’ils étaient en mission ici et qu’ils auraient contacté une collègue victime qui par la suite a donné les besoins de notre entité. Malheureusement nous avons du mal à trouver cette victime pour savoir les besoins qu’elle avait énumérés. On ne la connait pas jusque-là. Ça traine mais on ne sait pas quel type de projet en termes de réparation collective que FONAREV va donner en faveur des victimes des massacre de Lemera. Peut-être qu’ils vont s’imaginer à notre place’’ s’inquiète à son tour Monsieur Tommy Byage Lukusa, Président de l’assiation de victimes de Lemera

Pour le cas de réparation collective il faut carrément qu’il y ait un PV de consensus bien établi où un groupe des victimes s’est exprimé en grande majorité d’accord pour un type de réparation, fait savoir Jean-Bosco Muhemeri.

 ‘’S’agit-il d’un choix opéré de manière cavalière par des experts de Fonarev ? Ça c’est un abus. Même s’il y aurait une victime contactée, en matière de réparation collective, une personne ne peut pas être privilégiée pour parler au nom de tout un groupe. Même pas un chef coutumier, ni un chef d’association ou l’autorité locale. Il faut la majorité de la communauté concernée’’ clarifie Jean-Bosco.

Les victimes exigent justice

L’accès à la justice étant l’une des composantes du paquet des missions confiées à ce fond de réparation, les victimes devraient en jouir sans peine. Cette assistance ferait partie des réparations morales en faveur de ces communautés qui gardent leurs chagrins avec tous les faits néfastes possibles.

‘’A part la réparation matérielle qu’on attend, la réparation morale est importante aussi. Nous sommes prêts à comparaître. Je n’ai pas peur de la mort parce que je suis mort psychologiquement.  J’ai vécu et subi cette chaîne des massacres perpétrés à Kasika. A part moi-même, l’Abbé qu’on avait assassiné en pleine messe fut mon grand frère direct et c’est lui qui nous aidait. S’il été vivant je n’aurais pas besoin de ces aides qui n’arrivent toujours pas,’’ témoigne Denise Lola sous un visage défiant.

Aux regards de toutes ces allégations à l’endroit de FONAREV, la rédaction Deboutrdc a tenté de contacter cet établissement public pour avoir sa version d’information, malheureusement la Direction Générale s’est réservée de réagir !

Amisi Musada Emérite

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