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NORD-KIVU : les organisations des défenseurs des droits de l’Homme plaident pour des sanctions sévères à l’endroit des auteurs du meurtre de Cabral Yombo.

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La mort du président de la société civile de Walikale continue à susciter des inquiétudes au sein des organisations des défenseurs des droits humains. Le vendredi 5 novembre 2021, s’est tenu une conférence de presse en ligne par le consortium des organisations de défense des droits Humains. Il s’est agi de dénoncer les abus commis à l’égard des DDH et particulièrement le meurtre de Cabral Yombo dont ils exigent un procès exemplaire.

Dix organisations de défense de droits de l’homme dénoncent le comportement antisocial de certaines autorités politico-administratives à l’endroit des défenseurs de droits humains. Dans un communiqué de presse du 04 novembre 2021 rendu public à travers une vidéo-conférence, ces organisations plaident auprès des autorités compétentes pour des sanctions immédiates à l’endroit des auteurs de différents crimes et violations contre les défenseurs des droits humains (DDH).

De manière particulière, ces organisations déplorent le récent décès de suite des tortures infligées par des militaires au DDH Cabral Yombo président de la société civile de Hombo Nord, sous ordre du chef de secteur.

« Monsieur Katindi Lwamyango Aidjo, chef de secteur des Bakano en territoire de Walikale est l’un des auteurs intellectuels du meurtre de Cabral Yombo décédé le 31 octobre 2021 à l’hôpital de Panzi à Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Il y a été dépêché le 30 octobre 2021 pour des soins appropriés suite aux tortures qu’il lui a fait administrer le 26 octobre 2021, et dont la santé n’a cessé de se dégrader le 29 octobre. Déplorons le fait que ce chef de secteur a donné l’ordre aux militaires dépêchés par un capitaine surnommé « béton » pour torturer le DDH, qu’ils ont au départ ligoté mains et pieds, avant de le jeter par terre du haut du premier étage de l’hôtel la Bénédiction de Dieu où il est tombé en commençant par la tête », dénoncent d’un ton ferme ces organisations.

Ces organisations renseignent également que le chef de secteur Katindi Lwamyango Aidjo est déjà aux arrêts au cachot de l’auditorat militaire de Walikale, tandis que le capitaine béton et les militaires qui ont torturé directement le DDH sont en train d’être recherchés.

A travers la même communication, l’on note que le DDH  Cabral a été tué, alors qu’il plaidait pour la suppression d’une taxe illégale dite « colporation » prélevée sur les produits champêtres et la sur taxation auprès des motocyclistes, position que le chef de secteur n’a pas bien digéré.

Pour le consortium des organisations de défenseurs des droits de l’Homme, réuni au sein du projet RISK,  la mort des DDH est devenue une situation dramatique en RDC. Ils affirment que c’est n’est pas la première fois que ces derniers sont tués et torturés. Ces défenseurs des droits humains jugent la situation dans laquelle est décédé Cabral Yombo de particulière au vue et au su de la violence qu’a subi cette voix de sans voix. C’est dans ce sens que ces organisations dénoncent ce qui s’est passé et appellent à des sanctions sévères des auteurs du crime de Cabral.

En plus, les facilitateurs de cette conférence pense qu’il est impérieux d’alerter les journalistes et la presse toute entière car ils estiment que le cas du DDH Cabral Yombo s’avère emblématique. Pour eux, il est impératif et important d’éveiller la conscience du public sur la situation qui se vit aujourd’hui dans ce territoire qui est sous état de siège et attirer l’attention des journalistes sur la nécessité de lutter à ce que ce crime ne reste pas impuni ne serait-ce qu’en mémoire de ce défenseur. Tout de même, ils pensent qu’après avoir documenté le cas, il est judicieux pour eux d’affirmer que cette personne était dans le cadre de l’exercice de ses fonctions de défenseur des droits humains car elle militait pour la reconnaissance des droits de ses compatriotes et qu’il a été sauvagement assassiné.

Il sied de noter que le corps de la victime a été levé de la morgue de l’hôpital de Panzi la matinée du 04 novembre 2021 et rapatrié à Hombo, son village natal où il a été enterré le même jour.

Une plainte déposée  

Ces organisations estiment que ce crime ne doit pas rester impuni raison pour laquelle il a été déposé une plainte à l’auditorat supérieur militaire du Nord-Kivu dans le but de solliciter auprès des autorités congolaises des sanctions à l’endroit des auteurs de ce crime odieux.

« Le comportement reproché ici à ceux qui ont perpétré cet assassinat est
constitutif de plusieurs infractions qui ne doivent pas rester impunies »,
insistent-elles.

Rappelons que ces organisations qui tirent la sonnette d’alarme sont entre autres : Agir Ensemble pour les Droits Humains (AEDH), Synergie Ukingo Wetu (SUWE), Arche d’Alliance (ARAL), Informations Juridiques Multisectorielles (SOS/IJM), Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), (REPRODEV), Groupe Ukingo wa Watetezi (GRUWA), le réseau de protection des défenseurs des droits de l’Homme victimes et témoins (REPRODHOVIT), Haki Zangu, VIWINE.

Il importe de signaler que plusieurs autres organisations internationales et ainsi que des représentations diplomatiques telles que l’ambassade de l’Union Européenne en RDC ont aussi condamné le meurtre de Cabral Yombo et invite l’Etat congolais à mener des enquêtes indépendantes afin que les auteurs soient punis conformément à la loi.

Hortense Zabona

 

 

 

 

 

 

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