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DDH et Journaliste

Kivu : Des acteurs de la société civile, victimes de leur travail

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Depuis l’arrivée du président Felix Antoine Tshisekedi à la tête de la RDC en 2019, la situation des défenseurs des droits humains reste préoccupante. On note des défenseurs des droits humains assassinés, d’autres jetés en prison d’autres encore contraint à l’exile.

Ce tableau sombre montre que le travail de ces acteurs sociaux est risqué en RDC et une implication du président, ses services, les ONG des défenses des droits humains pour que ces compatriotes vivent en paix et travaillent dans la quiétude.

Des DDH assimilés aux rebelles pour les sacrifier ?

Le cas le plus récent est celui de Chamusoke Estino, acteur de la société civile de Bunyakiri dans le Territoire de Kalehe qui a été arrêté pour avoir demandé à la population d’observer une désobéissance fiscale pour réclamer la réhabilitation de la route Miti-Bunyakiri.

Selon des informations recueillies par l’Ong Partenariat pour la Protection Intégrée, PPI cet acteur de la société civile a été transféré dans la prison de Kelehe à plus de 70 km de Bunyakiri dans la nuit du 15 septembre dans des conditions inhumaines.

PPI précise qu’il a subit des coups au niveau des côtes, la menotte lui aurait aussi blessés gravement aux poignets des mains et au niveau de chevilles.

Balyanangabo Chamusoke Estino, Coordonnateur du Centre d’Espoir pour les Droits Humains (CEDH) avec six de ses collègues sont accusés d’être en connivence avec les groupes locaux d’auto-défenses, Mai Mai, regrette Pascal Mupenda, directeurs des programmes de PPI.

« Pour faire taire complètement ces acteurs sociaux, PPI a constaté avec regret que les faits pour lesquels ils sont poursuivis ont été dénaturés par le chef de groupement de Kalima à Bunyakiri et l’Administrateur du Territoire Assistant chargé des Finances (ATF) qui ont saisi le Parquet près le Tribunal de Paix de Kalehe. Ils ont indiqué que ces acteurs de la société civile sont en train de collaborer avec un groupe armé Maï- Maï Raiya Mutomboki (RM) très actif dans le milieu pour intenter à l’autorité légalement établie », fait-il savoir.

Ces acteurs de la société civile de Bunyakiri sont poursuivis de cinq infractions dont : l’association des malfaiteurs, rébellion, destruction méchante de la route, outrage envers les dépositaires de l’autorité publique et l’incitation à commettre des actes répréhensibles.

Mwenga, tu dénonces tu meurs ; tu laisses tu meurs……

En plus du territoire de Kelehe, les acteurs de la société civile de Mwenga vivent aussi le calvaire.

Le coordonnateur du Mouvement des Sociétés Civiles du Congo (MSCO) à Kamituga, Silibo Mganda Wa Mwami a été arrêté le samedi 12 juin 2021, à son domicile et conduit au cachot de la police nationale congolaise (PNC) à Kamituga., où il croupit jusqu’à présent (21sept.2021)

Il est accusé d’avoir appelé la population et toutes les autres couches sociales du territoire de Mwenga à observer deux journées ville morte pour dénoncer la mauvaise gestion et le détournement au sein du bureau urbano-territorial des mines.

Des militaires qui martyrisent au lieu de protéger

Dans la même contrée, Valentin Kyamusoke Ngandu et Lucien Muhiwa : Respectivement Président et Vice-Président de la société civile locale dans le groupement de Banampute et résident du village de Mitobo, en chefferie de Wamuzimu, dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu, Valentin Kyamusoke Ngandu est menacé par un officier de l’armée dans le milieu, le colonel PENDO, dont ses militaires sont commis à la garde des compagnies qui exploitent illégalement les minerais à Mwenga, tout en détruisant les champs des habitants et l’environnement, précise PPI dans un rapport dont copie parvenue à la rédaction de deboutrdc.net.

Ces actes ayant été dénoncés par ces acteurs de la société civile, ils sont menacés de mort par ce colonel de l’armée, qui les a même arrêtés mais ont été libérés grâce à l’intervention de PPI, renseigne Pascal Mupenda.

A quelques kilomètres de Mwenga dans le territoire de Kabare, Raha Lukas, vice-président du radio club de radio maendeleo à Lugendo, est en train de recevoir des menaces de mort des personnes inconnues, lui indiquant qu’elles sont au courant que c’est lui fait publier les informations les incriminant à la radio.

Ghislain Muhani, une victime de la femme du président

En plus de ces quelques cas répertoriés dans la province du Sud-kivu, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ne sont pas du reste.

Parfait Muhani et Ghislain Muhiwa, Militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement, LUCHA, ont été arrêtés respectivement le 06 juillet 2021 et le 22 aout 2021, dans la ville de Goma par l’auditorat militaire de garnison de Goma sur plainte de la Fondation de l’épouse du Président de la RDC, Denise Nyakeru Tshisekedi (FDNT) après que dans un Twitte publié par la LUCHA en date du 04 juin 2021, ait dénoncé, le détournement d’une partie de l’aide humanitaire destinée aux sinistrés de l’éruption du volcan Nyiragongo du 22 mai 2021, dans la ville de Goma.

Dans la province de Maniema, la situation est presque la même, sept acteurs de la société civile sont détenus à la prison centrale de Kindu chef-lieu de cette province, pour avoir dénoncé la mauvaise gestion des redevances minières rétrocédées à Punia pendant plus de cinq ans entant qu’Entité Territoriale Décentralisée.

Des organisations de la société civile haussent le ton

Face à ces différentes violations des droits des DDH, des organisations des défenses des droits des DDH montent au créneau et demandent que les acteurs de la société civile soient protégés.

Au Sud-Kivu, cinq organisations ont fait une déclaration qui demandent au général de la 33ème région militaire de retirer ses propos dans lesquelles il avait qualifié les acteurs de la société civile des coupeurs de routes, des bandits.

Ces cinq organisations informent au général que rien ne va perturber leur lutte pour l’avènement d’un Etat de droit.

Elles disent être solidaires envers leurs collègues de Mwenga et préviennent à Bob qu’il sera tenu responsable de tout mal qui pourrait arriver aux acteurs de la société civile de Mwenga et d’autres qui se mettent debout pour dénoncer l’exploitation illicite des minerais dans ce coin de la province du Sud-Kivu.

Felix Tshisekedi, nous ne sommes pas toujours au courant

Dans une sortie médiatique du mois de juillet 2021, le président Félix Tshisekedi avait regretté de voir que des cas de violations des droits humais continuent sous son mandat.

« Maintenant que je suis moi-même acteur du pouvoir, nous avons souvent eu à déplorer des cas de violations des droits humains de notre propre régime, des arrestations arbitraires, répressions brutales… et nous ne sommes pas toujours au courant… », avait-il déclaré Félix.

 

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