Sud Kivu : des mouvements citoyens, vers un mode silencieux ?
Les mouvements citoyens sous silence. Contrairement aux années passées, la province du Sud-Kivu, en particulier la ville de Bukavu a connu une forte mobilisation citoyenne, fréquemment utilisée pour parler des rassemblements de citoyens autour des projets ou des causes communes. Mais à présent, plus d’un observateur s’interrogent sur l’état actuel des mouvements citoyens en province.
A en croire certains analystes, ces structures citoyennes ont signé depuis un certain temps leur présence en dénonçant l’injustice, l’absence de l’eau et du courant électrique, la spoliation des parcelles de l’Etat, l’insécurité, insalubrité et autres maux au sein de la communauté dans le but d’améliorer la qualité de vie de cette dernière.
« Tous étaient à la quête de changement, les mouvements citoyens réunissent toute catégorie des personnes dans l’objectif de bâtir une citoyenneté centrée sur les idéaux de démocratie, de transparence, de solidarité, de lutte contre la pauvreté, un cadre de vie meilleur afin d’impulser une dynamique de citoyenneté active à la base. A ce jour, un silence s’observe quand bien même les choses pour lesquelles ils ont réclamé depuis la nuit de temps se font sentir », déclare un internaute.
Sont-ils en pleine étude ?
D’aucuns se demandent si des mouvements citoyens sont en entrain de monter des nouveaux mécanismes pour sauver la population en détresse. Les uns seraient en profond sommeil les autres à la recherche de quoi manger, se nourrir et se vêtir.
« Il est plus facile de dire à l’autre de comprendre la souffrance et la misère comme étant la volonté de Dieu quand on a soi-même de quoi manger et de quoi s’habiller», estime un président de chorale des jeunes à la cathédrale Notre dame de la paix de Bukavu.
Des mouvements citoyens devenus une caisse de résonnance des politiciens
Certains mouvements citoyens se seraient fixé des objectifs à but lucratifs. En lieu et place de jouer au chien de garde de la population, ils convoitent des poches des hommes politiques et cherchent des soutiens financiers par-ci, par-là, jetant aux oubliettes leurs rôles.
« A 90% si pas 100% aucun mouvement citoyen n’est pointu. Aucun objectif fixe, on ne sait plus ce qu’ils sont entrain de réclamer. D’autres sont noyautés de la plus belle manière avec la présence des coordonnateurs comme si c’était des organisations ordinaires quand bien même ce sont des mouvements de fait qui n’ont pas des personnalités juridiques en République Démocratique du Congo. Les autres inféodés, nul ne connaît plus ce qui se passe au juste or les attentes de la population sont énormes»,
Au service de la population ou de politiciens ?
« On lutte pour une cause noble », a déclaré un militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement.
Selon certains analystes, des structures citoyennes militent au début pour le bien de toute la communauté, mais durant la lutte se laissent manipulées par les gouvernants.
« L’insatisfaction fait à ce qu’on lutte jour et nuit, une fois satisfait, la lutte cesse. Lorsque les mouvements sont engagés dans la lutte, on sait bien les observer, La LUCHA quand, elle réclamait l’alternance au pouvoir en RD CONGO et autres. Hélas, Une fois certains militants sont servis, ils semblent laisser la lutte aux autres pour se tailler des place afin d’entrer dans la danse aussi », renseigne un activiste des droits humains avant d’ajouter ;
« Les politiciens s’en servent bien pour déstabiliser certaines autorités, les autres en créent pour protéger les tribus, d’autres pour cacher leurs faiblesses voire même pour protéger des autorités morales ».
« O tempora ! O mores ! » dixit, Cicéron. Plusieurs questions restent sans réponse dans le chef de la population. D’où serait la part de la pauvre population? Qui pour sauver encore les âmes sans espoir ? Faut-il une autre génération avec un sang chaud ? En présence du mal le silence est soit coupable soit complice.
Par Diaz Bahati Munguiko
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