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Des patients blessés par balle à l'HPGRB Photo de Bernardin Matabaro
Des patients blessés par balle à l'HPGRB Photo de Bernardin Matabaro
Santé

Evacuer des blessées par balle/arme : un parcours de combattant pour le CICR

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Le transfert des blessés par armes dans certaines zones de la province du Sud-Kivu est un parcours de combattant. Des blessés font des jours dans la brousse avant d’atteindre une structure sanitaire. Dans cette course à la vie, le Comité International de la Croix Rouge joue un rôle important.

Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) est une institution d’aide humanitaire créée en 1863 par un groupe de citoyens de Genève. Le CICR est présent en RD Congo depuis 1978. Il fournit protection et assistance aux victimes de conflits armés et d’autres situations de violence, apporte une aide humanitaire dans les situations d’urgence, et s’emploie à promouvoir le respect du Droit International Humanitaire et son intégration dans les législations nationales. Nombreuses victimes témoignent avoir bénéficié de ses service, au moment où elles étaient au point de perdre la vie.

Je saignais tellement

Castro (Ndlr), militaire des Forces Armées de la RDC, âgé de 26 ans, suit des soins à l’hôpital militaire FAC situé dans la ville de Bukavu. Du lieu de l’incident à la prise en charge, il a fait plus de 10 kilomètre  accompagné par des villageois de Magundu en territoire de Fizi.

« J’avais reçu une balle au niveau de la jambe à Magunda. La population m’a trouvé en forêt, je saignais.  J’étais tellement en souffrance quand les habitants m’ont amené sur une civière à pied à plus de 10 km. Par chance, nous avons trouvé un véhicule qui m’a déposé à Uvira dans une structure médicale. On a fait trois jours avant d’atteindre Uvira suite au mauvais état de la route », renseigne Castro.

Si je suis en vie, c’est grâce au CICR

Dans les mêmes circonstances, Ngoyi Kasa, un militaire FARDC, a perdu la jambe en plein affrontement dans les forêts de Fizi au Sud-Kivu.

« Je suis Ngoyi Kasa. J’ai 34 ans, j’ai été chef pléthore et je suis soldat des FARDC depuis plusieurs années. Je chassais des ennemis Burundais, ils m’ont logé une balle à la jambe. Je n’ai plus de jambe », raconte-t-il en touchant les bandes qui entourent la partie de sa jambe amputée.

Ces quelques cas et d’autres montrent à suffisance que les blessés par arme vivent le calvaire avant une prise en charge médicale. Pour eux, le CICR a joué un grand rôle.

« Si je suis en vie aujourd’hui, c’est grâce au CICR. La structure dans laquelle j’étais pris en charge à Uvira était dépassée par mon cas. C’est ainsi que le CICR m’a trouvé et m’a transféré rapidement et sans condition ici à Bukavu pour des soins appropriés », confirme Castro.

Et à Nkiye d’ajouter : « Mon cas était grave. C’est ainsi que le CICR m’a trouvé par le biais de mon commandant et m’a embarqué dans son avion pour l’hôpital FAC à Bukavu ».

La sirène de l’ambulance m’a redonné espoir

Malgré les routes délabrées et l’insécurité grandissante dans certaines zones, les équipes du CICR ont toujours été présentes pour secourir les blessés, souvent dans des conditions périlleuses. En ville comme dans les territoires, cette organisation humanitaire assiste les victimes. Fiston, sergent de son état dans les FARDC, se rappelle son histoire.

« Je suis sergent Fiston, j’ai 32 ans et je suis basé à Nyangezi au Sud-Kivu. Je suis arrivé ici à l’HGPRB grâce au CICR. J’étais à la patrouille la nuit quand je voulais aller secourir certains habitants attaqués par des bandits armés, ces derniers m’ont tiré deux balles au niveau du bras. Je remercie le CICR pour m’avoir amené ici dans son ambulance gratuitement. La sirène de l’ambulance du CICR n’a cessé de me redonner espoir, malgré l’état de la route délabrée qui pouvait accentuer ma douleur», glorifie-t-il.

L’insécurité et les routes dégradées, fil à retordre pour les équipes CICR

La grande possibilité qu’ont les humanitaires pour secourir les blessés, c’est la voie terrestre. Malheureusement, les routes sont en très mauvais état. Cette situation rend l’évacuation difficile, se plaint Norah Nzila, chargé de communication à Médecin Sans Frontière (MSF), une organisation partenaire au CICR. « Hormis l’impraticabilité des routes, l’insécurité aussi bloque l’évacuation et les bandits ciblent parfois les humanitaires », regrette-t-elle.

Pascal Nepa du service de communication au CICR Sud-Kivu, renseigne que l’insécurité rend la vie difficile aux équipes du CICR dans les zones de conflits armés en province, ce qui ne leur permet pas de bien exercer leur travail. Malgré ces difficultés, le CICR ne se lasse pas. Il accompagne même financièrement les victimes une fois guéries afin de leur faciliter le retour dans leurs milieux d’origine.

Il sied de signaler que l’acheminement des blessés se fait en collaboration avec plusieurs partenaires dont les structures sanitaires. Pour Madame Amélia Chbat, Chef du projet CICR à l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu, les gens victimes des cas de blessures par arme contactent le CICR. A son tour, il cherche comment rejoindre la victime.

« Quand ils sont blessés, on a tout un ensemble d’hôpitaux qui vont nous contacter, mais aussi les gens qui ont notre numéro nous contactent et à partir de là, nous nous occupons à faire le transfert vers Bukavu où ils sont pris en charge », renseigne Amélia Chbat.

En plus de cette collaboration à la base, le CICR collabore avec l’organisation Médecins Sans Frontière (MSF).  Norah chargée de communication à MSF, précise qu’ « à chaque fois que MSF a un cas en rapport avec les blessés par arme, il fait recours au CICR pour son acheminement soit par véhicule soit par Avion ».

Par Bernardin Murhabazi Matabaro

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