SUD-KIVU : Marcelin Cishambo, est-il parti avec ses routes ?

Sur plusieurs axes jadis asphaltés par l’ancien gouverneur du Sud-Kivu, Marcelin Cishambo Ruhoya, le délabrement est pur qu’avant après son départ. Plus d’un observateur pensent que les infrastructures de Cishambo l’ont suivi parce qu’il serait de mascarade. D’autres pensent qu’il doit avoir bien fait sa part malheureusement la mauvaise foi de ses successeurs qui n’ont pas entretenu ces routes.

‘’Les politiciens d’ici chez nous font tout comme des sketchs. Ils viennent nous tromper avec un simple lancement de travaux puis ils laissent par là. Parfois ils viennent abimer plus qu’avant’’, déplore un chauffeur qui a requis l’anonymat.

Pourquoi se rappeler de Cishambo ?

Tout le monde le croyait inoubliable. Il a été surnommé ‘’Mandevu ya Pembe’’ à cause de ses barbes entièrement blanches et ‘’Chubaka’’ à cause de ses initiatives de développement dans la Ville de Bukavu. Pendant un moment, Cishambo avait émus le souci de redorer l’image de la province du Sud-Kivu et particulièrement la Ville de Bukavu en un clin d’œil. Il y avait des projets d’infrastructures routiers ici et là malheureusement en  »Quantité sans Qualité ni durabilité » selon les internautes SudKivuciens. Après ses 7 ans de règne, le seul souvenir reste les Avenues Fizi et Mimoza qu’il avait laisser en chantier avant qu’il ne soit limogé.

‘’Les Routes de Chishambo sont abimées parce qu’il n’y avait pas d’entretien. Celui qui l’avait secondé n’en a pas fait une priorité. Nous espérons que Purusi va faire beaucoup des choses que Cishambo. Nous allons le comparer sur base de ses réalisations’’, fait savoir Kayeye Muhimuzi, président de l’Association des Chauffeurs du Congo.

Les chauffeurs qui vivent des activités des transports en commun étalent le calvaire qu’ils parcourent actuellement. Ces derniers ont du mal à abandonner malgré l’impraticabilité des routes étant donnée que tel est leur unique métier.  Selon Chauffeurs, la clientèle qu’ils ont dans ces axes impraticables les poussent à y demeurer malgré les défis.

‘’Nous ne pouvons plus travailler quand il plait parce que les routes sont impraticables. Il arrive de fois que nous connaissons des accidents graves et mortels. Parfois nous abandonnons les véhicules sur la route quand cela devient impossible de traverser. Ici c’est un autre monde’’, témoigne le Taximan retrouvé sur l’axe Ciriri.  

Commune de Kadutu, la première perdante de cette détérioration

‘’Si vous voyez la route Industrielle, c’est catastrophique pourtant le marché de Kadutu reste l’un des poumons économiques de la province du Sud-Kivu et de la ville de Bukavu en particulier. C’est comme-si cette route est abandonnée à son triste sort et jusque-là il n’y a pas d’échos pour sa réhabilitation. Nous continuons les plaidoyers’’, dénonce Jean-Pierre Mizinzi, Bourgmestre de la Commune de Kadutu.

Cette Commune qui a vibrée à l’époque du Gouverneur Cishambo se voit presqu’abandonnée aujourd’hui. Kadutu a profitée d’un décollage éphémère entre les années 2012 et 2016. Toutes les routes asphaltées par Cishambo dans cette Commune n’existe plus. Dans les entrées comme à l’intérieur de cette commune, aucune route n’est en bonne état. L’autorité Communale cris au secours.

‘’Nous n’avons plus de route ici. Mais aussi quand vous regardez nos caniveaux, Kauwa ici à côté de la paroisse est en train de se détériorer. Le grand collecteur en dessous de chez Kibonge, le Quartier Mosala est en train de s’écrouler dans les érosions. Nous avons déjà alerté mais on ne voit aucune intervention. Nous continuons les plaidoyers et nous espérons qu’un jour les autorités vont comprendre que c’est important de Sauver Kadutu aussi,’’ se plaint ensuit le Bourgmestre Jean-Pierre Mizinzi.

😭Jusqu’aujourd’hui, Zéro Km asphalté sur la #RN2 malgré plusieurs mois après le décaissement de 4 millions 8OO milles dollars affirmé par le président @AssembleeNatRDC @VitalKamerhe1. Les étudiants traversent un calvaire pour atteindre la colline de Karhale à #Bukavu.@JPouvons pic.twitter.com/BjTKCBYrPH

— EMERITE AMISI MUSADA (@AmisiMusada) January 13, 2025

Ibanda, la seule Commune vivante ?

Tous victime de cet état de dégradation des routes, le bourgmestre de la Commune de Bagira et celui de Kadutu dénoncent le favoritisme de la Commune d’Ibanda par rapport à leurs entités. Selon ces derniers, la plupart des projets de développement sont affectés à Ibanda en grade majorité.

Le cas le plus récent qu’ils évoquent est celui du projet de la Banque Mondiale visant à réhabiliter 10 kilomètres des routes des voiries urbaines avec usage des pavées dans la ville de Bukavu. Ce qui demeure étonnant c’est 7,5 km qui ont été affectés dans la commune d’Ibanda en ne donnant qu’1 kilomètre seulement à celle de Kadutu et Bagira reste en attente. Ils se disent tous ignorer les motivations pour lesquelles ces autorités procèdent à des affectations disproportionnées.

‘’Les routes de Cishambo n’ont pas trainé, mais au moins lui que tous ces successeurs. S’il revenait on aurait des infrastructures routières pas durables mais qui existent quand même. Nous pleurons chaque jour à cause de cet état de nos routes. Nous regrettons parce que tous ceux qui viennent ne donnent aucune solution. Nous ne savons plus celui qui viendra nous construire encore ces routes !’’, s’indigne Augustin Mukengere, chauffeur d’un Bus de transport en commun.  

Face à ce Chaos, Purusi s’en sortira-t-il ?

La route qui quitte le rond-point Mgr Munzihirwa à Nyawera jusqu’au Rond-Point Major Vangu à l’Essence fait aujourd’hui la honte. Pourtant, c’est l’entrée principale du centre-ville de Bukavu pour des visiteurs en provenance des pays de l’Afrique de l’Est via la frontière Ruzizi 2.

Le plus ridicule s’observe sur la route Industrielle quittant la Place de l’Indépendance jusqu’au rond-point Carrefour passant par le Marché Central de Kadutu. Une route de grande importance économique régionale mais oubliée et totalement endommagée.

Le tronçon Lycée Wima jusqu’au terminus ONL-Janda est devenu un triangle des morts en pleine ville. Les véhicules s’écroulent et d’autres ses croisent à tout moment dans des fosses sur la chaussé.

Toutes ces routes ont été bien asphaltées par le ‘’Chubaka’’ gouverneur Chishambo malheureusement les traces sont méconnaissables aujourd’hui. Selon certains témoignages, ces routes ont été abimées entre deux à quatre ans après inauguration quand Cishambo était encore Gouverneur.

‘’Nous avons fait un cahier de Charge au gouverneur pour qu’il priorise la réhabilitation de certaines routes urbaines. C’est urgent. Nous espérons qu’il va tenir compte de ses promesses et je pense que c’est sur base de cela que nous allons le coter. Nous observons comme tout le monde’’, revèle Kayeye Muhimuzi, président de l’ACCO.

Le Vendredi 6 Décembre 2024 lors de la présentation et adoption du projet budgétaire pour l’exercice 2025 à l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, le gouverneur Purusi avait affirmé d’avoir acquis auprès de la présidence et le gouvernement central, 18 km des routes qui seront construites dans la ville de Bukavu en 2025. Cette promesse sera-t-elle une occasion pour lui de s’en sortir ? Va-t-il aussi aménager des routes temporaires concordant à la durée de son mandat seulement ? Purusi fera-t-il abstraction à ce problème urgent ?

Amisi Musada Emérite

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