dimanche, avril 13, 2025
Politique

Guerre en RDC : Ce que Goma ne veut pas dire tout haut

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Entre la peur et l’espoir hypocrite, les habitants de la Ville de Goma à l’Est de la République Démocratique du Congo n’ont plus de choix. Ils sont obligés d’accepter la situation telle quelle.  Après Bunagana, Masisi, Rusthuru et Minova, la Ville touristique de Goma est totalement sous le contrôle de la coalition rebelle du M23/AFC/RDF depuis plus d’une semaine. Aucun acteur de la société civile, militant ni défenseur des Droits de l’Homme ne peut lever son doigt. Ils sont rétréci et réduit au silence. Plus de démocratie, pas de droits non plus de redevabilité à Goma.

Goma, un véritable enfer pour lequel se vante les rebelles 

La Ville de Goma située à plus de 2mille Kilomètres de la capitale de Kinshasa se voit aujourd’hui plus éloignée qu’avant. La ville touristique est devenue un enfer qui ne cesse d’engloutir les innocents dans le pire cauchemar. Plusieurs quartiers ont connu des destructions, pillages et tueries les plus atroces. L’observation fait état d’une odeur insupportable du sang humain qui se fait sentir aux alentours du Mont Goma, de la prison centrale et de l’aéroport international de Goma. Des corps sans vie des militaires et civils abandonnés dans les caniveaux continuent de rendre la ville invivable.

‘’C’est déplorable ce que nous vivons ici actuellement. Kigali est en train d’étendre progressivement son autorité ici. On va se laisser faire avec, car on n’a pas de choix. Nous sommes obligés de nous plier à leurs obligations’’, révèle un habitant de la ville de Goma.

Selon un rapport publié ce 03 Février 2025 par le Bureau des Nations Unies de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), c’est au moins 900 personnes tuées et environ 2 880 blessées lors des récents combats à Goma et ses environs. Durant plusieurs jours, les corps des civiles et militaires jonchaient encore les rues de la ville de Goma. Ce rapport affirme que plusieurs sites des déplacés ont été détruits et désertés dans le territoire de Nyiragongo et dans les environs de Goma.

Au-delà de ce rapport, le bilan s’alourdi chaque jour. Le vol, l’extorsion s’observent continuellement en plain jour par des civils détenteurs d’armés. Certains civils désœuvrés et des militaires déguisés ont trouvés une bonne mine.


Une population sous l’insupportable dictature de la coalition rebelle

Ce Dimanche 02 Février 2025, le chargé de l’idéologie au sein de cette coalition rebelle a échangé sans complaisance avec les croyants de l’église CBCA situé au Quartier Virunga.

« Nous ne voulons plus vos trucs de société civile, mouvements citoyens et groupes de pression, tel que la Lucha. Si tu te retrouves dedans, tu auras un problème avec nous« , déclare Jean-Louis Kulu Musubaho de la coalition M23/AFC/RDF.

Une attitude qui a dévoilé la fin de la démocratie dans toutes les zones sous occupation de cette coalition rebelle à l’Est de la RDC. Actuellement tout le monde ne voit que sa vie au premier plan. Les rare habitant et acteurs de la société civile qui se confit difficilement à la presse sollicitent un sceau de l’anonymat.

Sans aucun processus d’insertion, les milliers de déplacés internes qui inondaient les camps à Goma et dans le Nyiragongo ont été obligés de rentrer chez eux. Selon nos sources, c’est pendant une réunion tenue dans l’enclot du gouvernorat entre les responsables du M23 et quelques responsables des Camps de déplacés, que cette décision de leurs retour forcé a été partagée (manu militari). Les déplacés n’avaient plus des mots à dire qu’exécuter immédiatement l’ordre.

‘’Dans les camps de Bulengo qui été le plus grand qui existe depuis 2 ans et demi, on avait enregistré plus 2millions des personnes, Lushagala avait 7O Milles personnes, Kanyaruchinya avait 80milles et il y avait d’autres qui se crées eux alentours de Goma’’, renseigne l’un des responsables des réfugiés.

Depuis un temps, dans tous ces camps, l’assistance humanitaire a fait cruellement défaut. Après la prise de Goma par les M23, la plupart des organisations humanitaires étaient déjà sorties de la zone. Ce qui a aggravé la calamité dont sont victimes les déplacés car le gouvernement Congolais et plusieurs organisations n’avaient plus d’accès aux camps des déplacés pour une assistance. Surtout que le Territoire de Rutshuru et Masisi d’où ils sont venue est sous occupation de ces mêmes rebelles qui les ont rassurés la sécurité dans leurs villages.

Depuis ce lundi 03 Février, certaines écoles et universités appellent les élèves et étudiants à la reprise des cours malgré l’occupation de la ville par les rebelles.

De la guerre à la crise économique

La Ville de Goma marque ses pas en arrière sur tous les plans suite à cette guerre qui lui est imposée. La gestion de l’après-guerre semble devenir aussi couteuse que la guerre, pourtant la guerre ne fait que continuer. Juste à l’avènement du M23, un mouvement de pillage inimaginable sans pitié s’est imposé dans la ville. La Société Haojue a affirmé avoir perdu plus de 900 motos équivalant à plus d’1 million de dollars Américains. Les entrepôts des organisations humanitaires, les dépôts, les boutiques et magasins n’ont pas été épargnés.

L’école publique du Ciquantaire qui est l’une des établissements moderne de la ville ayant des filières rare et exceptionnelles, a été entièrement détruite et pillée.

Plusieurs alertes dénoncent l’implication de la coalition M23/AFC/RDF dans les vols et pillages systématique des biens publics et privés. D’autres institutions publiques comme la CENI et la Banque Centrale du Congo ont déclarées les vols des véhicules, des biens de valeurs et équipements électoraux par les M23 à Goma.

Précisons que depuis l’occupation de Goma, le gouvernement Congolais ne cesse d’annoncer la prise des mécanismes de sortie de la crise et de riposte, malheureusement aucun effet n’est toujours palpable actuellement, une semaine plus tard. La Capitale Congolaise essaie d’activer une pression d’empêcher toutes révélations sur ce qui se passe réellement. Actuellement les dirigeants de la RDC affirment continuellement que la ville de Goma n’est pas encore tombée. Lors d’un récent briefing du gouvernement tenu ce 03 Février, le vice-premier ministre de l’intérieur en RDC, Jacquemin Shabani, a juré que plusieurs quartiers de la Ville de Goma demeurent sous l’occupation résistante des FARDC-Wazalendo. Une réalité pratiquement irremarquable sur terrain.

Amisi Musada Emérite

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