Guerre en RDC: Bukavu face à un brusque changement
La vie s’arrête après 18heures à Bukavu. Devenu comme ‘’un triangle de mort’’, la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu à l’Est de la RDC, s’adapte difficilement à cette situation de guerre. Au vu de l’insécurité et l’incertitude qui prévaut, les heures conventionnelles adoptées par les habitants sont remarquables depuis la prise de cette ville par les M23. Les Bukaviens estimé à plus ou moins 1,5 millions d’âmes ont changé leurs habitudes. Avant certains étaient libre d’exercer leurs activité 24h sur 24h sans inquiétude. Actuellement, tout s’arrête à 18heures quand bien même les activités débutent tardivement.
Si avant la journée commençait vers 5heures voire 4heures du matin, et se terminait à n’importe quelle heure selon chacun, actuellement tout a changé. Oui, les heures n’ont plus les mêmes significations à Bukavu. Désormais, pour quitter à la maison, c’est entre 9heures et 10 heures pour la plus part. 7heures du matin est dormais égale à 9 heure et 8heures égale à 10 heures.
Pour rentrer à la maison, bien des gens commencent la route déjà à partir de 14heures et 15heures pour ceux des quartiers périphériques et d‘autres entre 16heures et 17heures au plus tard dans le centre-ville.
Dans les rues de Bukavu à partir de 17 heures, vous avez l’impression qu’il est 19 heures, 18heures c’est comme 20 heures. Si vous êtes nouveaux à Bukavu, il faut prendre en compte ces nouvelles heures conventionnelles.
Il sied de noter aussi que ces heures n’ont été dictées par personnes, c’est comme une convention entre les habitants par observation et adaptation à la situation qu’ils traversent. Pour certains habitants, il n’est pas prudent de quitter trop tôt le toit familial. Il faut suivre la tendance de la ville avant de quitter. Il faut rentrer vite pour éviter d’être victime des cas de vol et tueries devenues monnaies courantes dans la ville.
« La vie commence à 10 heures et se termine à 18 heures au plus tard. Avec ces cas des morts ramassés presque partout à Bukavu, on constate que la vie à Bukavu ne tient qu’à un fil », précise un habitant rencontré sur l’Avenue de la poste.
« Restez à la maison, l’insécurité est dehors et tue plus que le COVID », conseille un notable de Bukavu.
La Rédaction
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