SUD-KIVU : La « brutalité et les intérêts » de Jean-Jacques Elakano font couler les larmes à Mumosho
Le Vice-Gouverneur de la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo, Jean-Jacques Elakano est accusé d’avoir piétiné la décision du Ministre national des affaires foncières et celle du gouvernement provincial sortant. La société civile dénonce avec véhémence la « brutalité » de Elakano et rejette sa décision par rapport au dossier foncier qui oppose la population de Mumosho à Bakulikira Nguma Dieudonné accusé de spoliateur. Plusieurs questions des internautes restent pendantes. Plusieurs s’interrogent sur le prix touché par le vice-gouverneur Elakano pouvoir piétiner les décisions précédentes et « sacrifier » la population.
Elakano dans l’interim des scandales à tout prix
D’aucuns pensent que le vice-Gouverneur a profité de sa période d’intérim à l’absence du Gouverneur titulaire, Jean-Jacques Purusi, pour tout bouleverser dans ce dossier qui était presque clair et réglé. Son implication jugée « brutale et partiale » prête confusion étant donné qu’il ne restait que l’opération de bornage pour retablir la population dans son droit, tel que tranché par le ministère national des affaires foncières et le gouvernement provincial sortant.
‘’Ce vice-gouverneur n’a pas bien agi. Nous sommes fortement touchés et jusqu’à présent rien ne marche car la psychose est générale. Nous refusons de reculer et nous sommes prêts à tout pour que notre terre nous revienne. Je suis du côté de la population. Chaque victime a des documents affirmant l’appartenance de son champs’’, déclare Cizungu Nyankiko André, président de la société civile noyau de Mumosho.
Son Excellence Mr le Vice Gouverneur du Sud-Kivu Me Jean-Jacques ELAKANO, un avocat dans les intérims des scandales? De l’argent à tout prix? Du banditisme juste pour l’argent ? Autant de questions ❓… non, nombreux y croient encore… @JPouvons pic.twitter.com/Ljas4ZJprl
— @steeve_etiennemulindwa (@etiennemulindwa) October 18, 2024
Elakano piétine les décisions de ses predecesseurs
Au mois de juin 2024, le gouverneur à d’intérim Marc Malago Kashekere avait organisé des décentes et a tenu des réunions de confrontations entre toutes les parties par rapport aux champs spoliés. Dans sa lettre numéro 5072/051/D353/CK/2024 du 08 Juin 2024, Malago avait tranché en faveur de la population victime tout en instruisant de faire respecter les limites.
‘’Tout en soulignant le caractère légitime de leurs revendications, je confirme par la présente que ceux-ci sont propriétaires fonciers coutumiers dont le processus de certification en vue de la reconnaissance de leurs droits fonciers est en cours’’, peut-on lire dans la décision rendue publique par Malago, Gouverneur a.i à l’époque.
Une guerre ouverte entre Elakano et la population de Mumosho
Dans une déclaration signée le 31 octobre 2024, la population qualifie de simulacre l’accord entre le spoliateur et le vice-gouverneur Jean-Jacques Elakano qui n’a pas voulu consulter toutes les parties en conflit.
Au sujet de ce conflit foncier qui perdure dans cette partie du territoire de Kabare, la population trouve dérisoire un prétendu dénouement du conflit foncier du fait que l’autorité provinciale n’a pas associé les belligérants.
Les habitants estiment que la non implication des représentants délégués et de la chefferie de Kabare est une complicité négative de la part du gouverneur Elakano.
« Nous ne pouvons pas admettre cela, un accord qui s’est fait dans une chambre d’un particulier sans notre implication », ont-ils déclaré.
Aux victimes d’ajouter :
« L’autorité provinciale cherche à se pencher du côté d’un fossoyeur spoliateur et squatteur animé de mauvaise foi et reconnu par ses multiples conflits fonciers à travers la province. Nous rappelons également que l’étendue de la concession disputée dépasse les compétences du gouverneur. Nous prions de revenir à la décision de l’autorité foncière compétente » peut-on lire dans ce document.
Elakano, un pacificateur à parti pris ou mal compris ?
Alors que dans la vision du Vice-gouverneur l’idée était de faire recours à la médiation afin de résoudre le litige qui oppose Bakulikira à des habitants se réclamant propriétaires des terres, tout a tourné au vinaigre.
Dans sa lettre n°01/1070/CAB/GOUPRO-SK/2024 du 24/10/2024, Jean-Jacques Elakano affirme avoir tenu une réunion où toutes les parties en conflit ont été entendues, avant de conclure que la concession SISI, exploitée par la société SINOHYDRO, est couverte par un certificat d’enregistrement validé au nom de Bakulikira Janda.
Cependant, les habitants contestent ce certificat disant qu’aucun acte officiel n’a annulé leurs revendications dont la référence reste dans la résolution de l’ancien ministre des affaires foncières dans sa lettre n° 0407/CAB/MIN/AFF.FON/ASM/2023 du 20 Octobre 2023, qui avait établi clairement que des bornes doivent être mises pour séparer les deux parties.
La population rappelle par ailleurs que l’orientation du Ministère national des affaires foncières est claire et que personne ne passera outre cette décision. Les forces vives de la société civile affirment leur vigilance et détermination à défendre les droits et dignité des victimes.
‘’Nous voulons qu’on nous laisse nos champs. Ce monsieur Janda ne doit pas percevoir les frais d’exploitation dans cette carrière de pierre qui nous appartient’’, déclare à deboutrdc.net Emmanuel Kulondwa, l’une des victimes.
Les habitants de Mumosho attirent l’attention de la société SINOHYDRO 14, afin d’éviter toute maladresse dans ce dossier foncier pour ne pas tomber dans l’imprudence.
Rappelons que c’est depuis plusieurs décennies, que le nommé Bakulikira Dieudonnée alias Janda avait acheté à la Pharimakina sa plantation de 274 hectares, 72 ares 46 centiares, située à Mumosho dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu. Cet homme est accusé par la population environnante d’avoir spolié tous les champs aux alentours. Selon les victimes, le client de la Pharmakina voudrait élargir sa concession jusqu’à toucher 7 villages. C’est depuis l’an 2019 que la population s’est rendue compte de cette démarche mafieuse.
La rédaction
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