Sud-Kivu : Ces députés « esclaves de leur ventre « , vont-ils bien élire ?
Les députés provinciaux du Sud-Kivu seront aux urnes le 29 avril 2024. Ils vont élire des sénateurs, le gouverneur et son adjoint. Ces élus provinciaux, devraient voter des sénateurs sur base de leur programme, leur loyauté au peuple et surtout leur moralité car certains ont été au gouvernement où ils ont occupé des postes de responsabilité, d’autres ont été au sénat. Voter pour de l’argent, mot d’ordre des autorités « morales » c’est voter pour sa chosification, son malheur et celui de ses électeurs. Les élus de 2018 en savent quelques choses.
Apprendre de la législature passée
Les élections sénatoriales pointent à l’horizon et les députés provinciaux peuvent croire être à l’honneur pourtant en face d’un grand piège. C’est souvent après avoir tout donné aux sénateurs que ces derniers se trouvent abandonnés et divisés. À la quête du pouvoir les inactifs font des actions hypocrite avec des mouchoirs de poche dans les coulisses, ceux qui étaient silencieux parlent, les absents et invisibles apparaissent. Humble comme des anges mouillés, les candidats sénateurs sont prêts à prouver qu’ils sont des véritables fils et notables plein d’amour pour le Sud-Kivu. Pourtant, nul n’oubliera cette pluie de télégrammes qui pleuvait du jour au lendemain humiliant toute la province. Les députés vont-ils encore choisir leur bâillonnement à cette nouvelle occasion ?
Durant 5 ans ils ont oubliés le Sud-Kivu
La législature de 2018-2023 n’était qu’une vraie catastrophe pour la province du Sud-Kivu.
Selon certains acteurs, le silence absolu et la disparition totale des députés nationaux et sénateurs de cette province a donné la chance au gouverneur de s’embourber dans des scandales de corruption et de détournement des deniers publics.
« Malgré les contestations de l’opinion publique, Ngwabidje a tenu jusqu’au bout parce que la population était seule au front avec des députés provinciaux impuissant qui étaient devenu sa proie »,
regrette un acteur de la société civile.
Entre temps, les sénateurs élus du coin parmi lesquels un président du Sénat, étaient tous restés muets face aux cris de détresse de la population et députés provinciaux.
« Ainsi, 5 ans venaient de tomber dans l’eau et voici une province à genoux comme une veille femme stérile », ajoute-t-il.
Les acteurs de la société civile, les plates-formes et mouvement des jeunes ne cessent de hausser le ton en démontrant combien le profil d’un bon candidat sénateur ne serait plus une longue expérience politique, moins encore les millions de dollars mal acquis, puisés dans le trésor public plutôt des bons projets portés par des personnes utiles et réfléchies.
Avant d’adresser sa recommandation aux députés provinciaux, l’acteur de la Société civile et du mouvement Réveil des Indignés Delphin Murhabazi affirme que très souvent au Sud-Kivu les sénateurs se font élire suite à leur argent et non sur base de leurs programmes ni leurs visions.
Murhabazi, demande aux députés provinciaux d’éviter de voter sur base de la corruption.
« Nous venons de perdre 5 ans avec des sénateurs qui ne se sont jamais prononcés face à toutes les difficultés que le Sud-Kivu a traversées, même pas un plaidoyer pour relever un seul défi », regrette Delphin Murhabazi.
Et d’ajouter :
« Parmi les candidats auxquels vous allez faire face, certains ont presque tout (l’argent, l’influence et surtout une mémoire courte). Ils savent que leur élection est acquise. Mais, vous devez leur opposer votre dignité et les obliger à repenser leurs approches. Vous êtes les délégués de la population pour ces élections et pas des représentants de vos familles et esclaves de vos ventres.
A travers le compte officiel sur X du mouvement et plate-forme Jeunes nous pouvons, une publication interpellatrice intitulée ‘’vote sanction’’ a été adressée aux députés du Sud-Kivu. Selon ce post, ‘’On ne fait du nouveau avec du vieux, essayons d’autres’’.
#Election: Un message pour les députés provinciaux du Sud-Kivu! pic.twitter.com/U22BHo5H3g
— JEUNES NOUS POUVONS (@JPouvons) April 25, 2024
Il sied de rappeler qu’au Senat de la RDC, le Règlement Intérieur du 16 Septembre 2019 à l’article 201 du Quatrième chapitre met en lumière les dispositions des articles 205 de la Constitution, 60, 61 et 62 de la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces, le Sénat peut, dans sa mission constitutionnelle de représentation des provinces, consulter à tout moment les présidents des Assemblées provinciales.
Bref, cette loi renchérit par ailleurs que le Senat peut dépêcher dans une province une délégation des Sénateurs pour une mission ponctuelle ce qui n’a pas été le cas pour la province du Sud-Kivu pendant le récent moment sombre.
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Amisi Musada Emérite
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