EPU-RDC : Une lueur d’espoir pour l’application effective des recommandations du programme Just Future ?
L’Examen Périodique Universel pour la RDC (EPU RDC) s’annonce comme un Ouf de soulagement pour les Organisations Non Gouvernementales et structures de la société civiles réunis au sein du programme Just Future. Cent Vingt (120) organisations de la Société Civile avaient déjà collecter des données sur les violations des droits humains dans toutes les provinces de la République Démocratique du Congo (RDC). Formulées en 2019, la grande majorité et partie essentielle de ces recommandations n’a pas encore été prise en compte par le gouvernement Congolais, 4 ans plus tard. Les organisations appuient sur l’accélérateur et réactivent la redondance sur les mêmes recommandations. La question qui se pose reste de savoir, pourquoi l’Etat Congolais évite la mise en œuvre totale de ces recommandations du programme Just Future ?
Œuvrant pour la création d’institutions de sécurité et d’une justice plus accessible, plus réactives et plus responsable ; l’Alliance des ONG internationales et locales, les organisations de la société civile, sous la coordination de Cordaid, travaillent de commun accord au sein du programme Just Future en RDC. Ce programme est actif dans six pays : La RDC, l’Afghanistan, Le Burundi, Le Mali, Le Niger et Le Soudan du Sud, pour ne citer que cela.
Le plaidoyer s’impose avec une nouvelle allure, après la méfiance des recommandations en RDC
Personne ne comprend les raisons de garder cette solution dans les tiroirs des dirigeants Congolais. Pourtant il s’agissait des recommandations, élaborées pour orienter les gouvernants vers un Etat de droit, la paix durable à l’inclusion de tout le monde et la bonne gouvernance pour le bien-être des congolais. Lors d’un travail acharné au début du mois d’Octobre, 9 missions diplomatiques et système des Nations Unies ont été rencontrées à tour de rôle à Kinshasa. Cette démarche visait à les initier à cette lutte noble pour relayer ces recommandations à l’Examen Périodique Universel sur la RDC (EPU). Au vu de l’importance de son applicabilité, ces organisations ont repris la démarche en reformulant 19 recommandations clés regroupées dans 7 thématiques différents.
Heureusement, cette question fera l’actualité lors du prochain Examen Periodique (EPU) prévu ce O9 Novembre 2024 à Genève. Le plaidoyer effectué à Kinshasa par Women’s International Peace Center (WIPC) avec plusieurs autres organisations tend à produire des résultats significatifs. Plusieurs ambassades et organisations des nations unis témoignent leurs soutiens à cette démarche.
Fiston Bahati Lubango, coordinateur pays de WIPC, affirme une suite prometteuse après leurs rencontres avec l’Ambassade de la République Fédérale d’Allemagne, la Délégation de l’Union Européenne, l’Ambassade de France, l’Ambassade Royale des Pays-Bas, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), l’Ambassade de Suisse, l’Ambassade de Norvège, l’Ambassade du Portugal et l’Ambassade de Belgique.
#RDC #EPU: C’est toujours un plaisir de revoir mes partenaires de la société civile. Nous avons discuté des questions des droits humains prioritaires en RDC en marge de la prochaine session de Novembre de l’examen périodique universel.@dismaskitenge @LauretteMisenga @BRubango pic.twitter.com/eA6EnKPD0M
— Carine Dikiefu (@carine_dikiefu) October 11, 2024
Rétrécissement de l’espace civique et situation des défenseurs des droits humains
Les conditions dans lesquelles les DDH et les journalistes exercent actuellement en RDC laisse à désirer. La liberté d’expression est devenu un cadeau des dirigeants qui ne l’accorde qu’à ceux qui chantent pour leur gloire. La démocratie est entrain de céder sa place à la dictature progressivement. Les journalistes et Défenseurs des Droits de l’homme sont interpellés et pourchassés à tout moment.
Ce plaidoyer visait à ce que le gouvernement congolais assure la mise en œuvre effective des lois et autres textes garantissant l’ouverture de l’espace civique, la protection des DDH et des journalistes, la liberté de la presse et de manifestations pacifiques, le désengorgement des prisons et l’amélioration des conditions carcérales. Il reviendrait au parlement congolais aussi adopter la loi relative à l’abolition de la peine mort.
Quid la protection et l’ assistance aux déplacés internes ?
En date du 6 Avril 2024, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies ‘’OCHA’’ a fait un rapport selon lequel depuis le début de l’année 2024 (trois mois), il y a eu plus de 738 000 personnes nouvellement déplacées. La République Démocratique du Congo compte environ 7,2 millions de personnes déplacées aujourd’hui. Les femmes représentent 51% de la population déplacées en RDC.
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Les recommandations des organisations de la société civiles visent à ce que le gouvernement congolais puisse s’investir davantage dans la réforme de la sécurité pour restaurer et préserver l’autorité de l’État dans toutes les entités occupées par les rebelles. Assurer le retour volontaire, planifié, coordonné et sécurisé des personnes déplacées internes. Le gouvernement congolais est appelé à la participation effective de toutes les couches et différentes catégories y compris les personnes marginalisées et déplacées internes dans la préparation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de processus de paix à tous les niveaux. D’autres rubrique de ce plaidoyer recommande au parlement congolais d’accélérer l’adoption et promulgation de la loi portant protection et assistance aux personnes déplacées internes. A ce stade les élus doivent faire en sorte que les textes prévoient un fonds de réponse aux crises humanitaires et catastrophes naturelles.
A quand la participation effective des femmes et jeunes aux processus politiques, de paix et aux reformes institutionnelles?
Le programme Just Future a demandé au gouvernement congolais d’assurer le respect strict des dispositions légales sur la parité homme-femme. Ainsi, il faudra aligner 50% des femmes sur les listes électorales, créer des sièges spéciaux en faveur des femmes et déclarer irrecevables toutes les listes électorales non paritaires. A cet effet, l’exécutif congolais doit consacrer 50% des postes dans les institutions publiques aux femmes y compris au sein des forces de défense et sécurité.
‘’Le gouvernement congolais doit adopter des lois de finance qui intègre un budget conséquent pour l’application effective des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU à travers les PAN 1325 et PAN 2250, en garantissant la participation effective des jeunes et femmes aux processus de paix, à la vie publique, et aux réformes institutionnelles engagées’’ peut-on lire ensuite dans ce plaidoyer.
Le mécanismes de Justice transitionnelle, la lutte contre la corruption et l’impunité dans la gestion des affaires de l’Etat
Plus d’un observateur ne cessent de fustiger le fait qu’il soit actuellement impossible de dissocier le ‘’détournent au gouvernement’’ au Congo. Seulement parce que depuis un temps, chaque équipe gouvernementale aurait ses nouvelles formes de corruptions et détournent du trésor public.
La justice transitionnelle demeure une nécessité incontournable pour décourager le bain de sang sur le sol congolais. Le gouvernement congolais semble moins courageux d’en finir une fois pour toute, alors que son engagement ardent permettrait de briser le cycle des violences et de l’impunité.
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Les organisation ayant élaborées les recommandations de le cadre du programme Just Future, ont souhaitées que le gouvernement congolais intensifie les poursuites judiciaires contre les auteurs de graves violations des droits humains, y compris les violences sexuelles et basées sur le genre. Ensuite, il est également demandé à la RDC de renforcer les mécanismes de justice transitionnelle pour garantir la vérité, la réconciliation, la justice effective, les réparations, et la non-répétition pour les victimes.
Amisi Musada Emérite
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