Assemblée Provinciale du SUD-KIVU : Payer nos 32 mois d’arriérés sinon la grève ne prendra jamais fin !
Les agents et fonctionnaires de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu exigent au gouvernement Congolais, tant provincial que national, le paiement complet de leurs arriérés de salaire bloqué depuis 32 mois maintenant. Ils réclament 20 mois de la dotation provinciale non payée et 12 mois de la rétrocession du gouvernement central. Ils l’ont fait savoir au cours d’un sit-in organisé dans l’enceinte de l’hémicycle provinciale ce mardi 30 janvier 2024.
Sifflets dans la bouche, les manifestants brulent des pneus. Ils scandent également des chansons de colère pour dénoncer ce qu’ils qualifiaient d’« injustice à outrance ».
Sur leurs calicots on peut lire des messages tels que « le salaire est un droit et non une faveur, 32 mois c’est beaucoup » ; « nous avons des familles, nos enfants doivent manger, se vêtir et étudier».
A en croire ces hommes et les femmes, tous agents et fonctionnaires de cette institution étatique, il est regrettable, voire décevant, de vivre un tel calvaire pourtant l’Assemblée Provinciale est une institution ayant l’autorité budgétaire.
Le nœud du problème
Les manifestants ont fait savoir à la presse locale que cette situation malheureuse résulte des guéguerres politiques qui opposaient le gouvernement provincial à l’organe délibérant depuis plus de 3 ans maintenant.
« Nous sommes victimes des guéguerres politiques qui se passaient entre les députés et l’exécutif provincial qui se caractérisaient par des motions de censures, de défiances etc ; c’est pourquoi nous ne devons pas être conséquents de leurs actes. Nous voilà ici pour réclamer ce qui nous revient de droit » s’est exclamée l’une d’eux.
Mère au foyer de son état, celle-ci s’indigne du le fait qu’elle ne parvient plus à répondre aux besoins financiers de sa famille suite à cette léthargie de payement lui imposée par l’Assemblée provinciale.
« Je suis une mère et mes enfants doivent manger, se vêtir et être en ordre avec la scolarité, mais il est difficile de subvenir à ces besoins ; 32 mois d’impayés n’est pas moindre » s’est-elle indignée.
Dans un communiqué de presse lu par le président de la délégation syndicale de l’Assemblée provinciale, Monsieur Gaston Bujiriri Sheria, l’on note une désolation par le fait que les Assemblées provinciales sont les institutions les plus oubliées et sabotées. Celui-ci demande à cet effet que ces dernières soient remises dans leurs droits au cours du second mandat du Président Félix Antoine Tshisekedi.
Promesses non tenues
En détaillant les 32 mois d’arriérés, cette délégation syndicale demande au gouvernement d’être fidèle aux promesses tenues par le Président de la République en date du 21 octobre 2023 au cours de la rencontre entre lui, les gouverneurs de provinces et les présidents des Assemblées provinciales. A cette rencontre, le non-paiement de rétrocessions dues aux provinces avaient été évoqué.
« La délégation syndicale rappelle que les rétrocessions du gouvernement central couvrent outre les fonctionnements des institutions, la paie des émoluments des députés provinciaux, la prime du personnel administratif ainsi que les éléments de la police nationale congolaise chargés de sécuriser les Assemblées provinciales » a déclaré Gaston Sheria.
La liberté de manifestation non garantie
A la surprise de tous, cette manifestation couverte par la presse locale a été dispersée par des éléments de la Police Nationale Congolaise. Soudés, les manifestants ont résisté à l’intervention de la police et ont continuer de bruler les pneus.
Pour rappel, la reprise des activités au niveau des assemblées provinciales en vue de l’installation des nouveaux députés provinciaux élus aux scrutins du 20 décembre 2023 interviendra le lundi 5 février 2024. Au Sud-Kivu, cette session extraordinaire risque de connaitre des perturbations si les manifestants ne trouvent pas de réponses à leurs revendications.
Par Anne-Marie Kwinja
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