KINSHASA : « Très malade » Gloria Sengha toujours détenue par l’ANR
La famille de la militante Gloria Sengha alerte sur son état de santé et demande sa libération. Après la visite de sa mère au cachot de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), elle affirme que la santé de sa fille n’est pas bonne. Cet activiste du mouvement Vigilance Citoyenne (VICI) et ancienne militante de Lutte pour le Changement (LUCHA), totalise plus d’un mois depuis son arrestation. Gloria Sengha a initiée depuis le 9 mai une campagne dénommée ‘’Tolembi Pasi’’ qui veut dire (nous en avons assez de souffrir). Le jour de son arrestation, vendredi 17 mai 2024, elle tenait une réunion avec d’autres militants de la capitale afin de convertir la campagne Tolembi Pasi en une forte dynamique citoyenne.
Dénoncer la précarité n’est pas un crime
D’autres sources rassurent que, l’ampleur qu’a pris ce concept en un clin d’œil ferait partie des raisons de son arrestation. Sa campagne citoyenne vise à dénoncer les précarités sociale et catastrophique que vivent tous les congolais dans tous les secteurs.
Interrogée par Deboutrdc, la mère biologique de Gloria Sengha révèle qu’après la visite de sa fille, elle a constaté une forte détérioration de sa santé en prison. Wedi Oyumba Chatal demande la libération de sa fille.
‘’Je l’ai vue au cachot de l’ANR. Elle a des gonflements des pieds. Elle n’est pas vraiment dans son assiette. Son état de santé n’est pas bon. Je demande qu’on la libère. Nous restons toujours à l’attente des résultats des démarches que font la Voix de Sans Voix, la MONUSCO et d’autres organisations sur le dossier. Je ne sais pas comment ça évolue jusque-là. Moi je n’attends que la libération de ma fille sans conditions,’’ renseigne Chantal.
RDC, un pays hostile aux activistes
L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée ‘’PPI’’, une organisation de défense et de protection des droits des DDH et des journalistes en RDC, condamne les arrestations et agressions dont sont victimes certains activistes et défenseurs des droits humains en République Démocratique du Congo. Jonathan Magoma, directeur des programmes RDC de PPI, regrette que les DDH et journalistes sont toujours incarcérés dans des conditions inhumaines.
Du 1er au 31 mai 2024, PPI a documenté 24 nouveaux cas de violations et abus à l’égard des DDH, des journalistes et de médias, dénonçant le fait que les agents de l’Etat en ont été responsables à 83,3%.
‘’Nous dénonçons tout ce que Gloria parcourt et les mauvaises conditions de son incarcération. La liberté d’expression, de réunion et de manifestation est garantie par la constitution de la RDC. C’est une entorse qu’elle soit arrêtée pour avoir mobilisé les militants pour dénoncer les difficultés auxquelles fait face le peuple Congolais. Comme le lieu où elle est détenue est bien connu, nous allons accélérer les plaidoyers pour qu’elle soit relaxée ’’ , martèle Jonathan Magoma.
Malgré les intimidations, nous allons continuer la lutte
Avant l’arrestation de Gloria, elle et ses collègues militants avaient l’habitude de se resourcer et se réunir parfois au Centre d’Etude des Pères Jésuites (CEPS) situé dans la commune de la Gombe. Depuis le mois de Février 2024, le lieu a été mis en accusation et les militants ont été poursuivi jusqu’à ne plus fréquenter le lieu.
Les militants proches de Gloria et membres de la campagne Tolembi Pasi affirment qu’ils vivent tous en clandestinité.
‘’Nous sommes tous en inquiétude. Nous savons qu’avec cette façon de faire, nous pouvons être traqués par les agents de l’ANR et les services de sécurité à tout moment aussi. Malgré tout, nous n’allons pas lâcher. Nous ne devons pas avoir peur face à l’injustice même si rien ne peut enlever la sacralité de la vie humaine’’ fait savoir Carlos Tambu de Tolembi Pasi.
Parmi les trois militants arrêtés depuis le 17 mai, Chadrack Tshadio a recouvré sa liberté pendant que Gloria Sengha et Robert Bunda restent toujours en captivité. Carlos Tambu, leur collègue, renseigne qu’ils n’ont pas vu Robert Bunda jusque-là malgré les efforts.
La motivation de Gloria Sengha
Dans son interview à TV5 Monde, la militante avait rassuré que l’engagement de sa lutte est suscité par l’envie de contribuer à l’avenir meilleur des générations futures.
‘’J’ai commencé mon combat à l’âge de 16 ans. Je ne lâcherai jamais. Je ne veux pas que mes enfants et mes petits-enfants retrouvent ce désordre. J’ai toujours dit à ma Mère : Tu as dansé pour Mobutu ce pourquoi nous parcourons cette mauvaise gouvernance. A mon tour, je ne veux pas que mes enfants me demandent : Qu’avez-vous fait ? J’évite cette question ! Voilà pourquoi je suis en train de lutter pour l’avenir meilleur des générations futurs’’.
Née à Kinshasa le 20 avril 1993, Gloria Sengha Panda Shala est la deuxième fille d’une famille de 6 enfants. Le nom de son Père est Sengha Katako Edo et sa mère est connue sous le nom de Wedi Oyumba Chatal. Orpheline de Père, Gloria est détentrice d’un diplôme de licence en Droit de l’Université de Kinshasa.
Amisi Musada Emérite
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