36ème Sommet de l’UA: 15 acteurs de la société civile de la RD Congo séquestrés dans un hôtel à Addis-Abeba
La délégation de la société civile de la République Démocratique du Congo est séquestrée dans un hôtel à Addis-Abeba, capitale Ethiopienne. Leur crime est d’avoir manifesté le vendredi 17 février au siège de l’Union Africaine lors de l’ouverture du 36ème Sommet de Chefs d’Etats et de Gouvernements membres de l’Union Africaine.
« Depuis le matin nous sommes en résidence surveillée par les services de sécurité éthiopiens. Interdits de tout mouvement puisque hier nous avons fait une action citoyenne au siège de l’union africaine pour exprimer notre ras-le-bol de ce que le régime de Kigali fait dans notre pays »,
alerte Adrien Zawadi, président du Bureau de Coordination de la Société Civile dans la province du Sud-Kivu.
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Les victimes disent être séquestrées pour avoir dénoncé l’hypocrisie de l’Union Africaine face à la guerre que le Rwanda impose à la RDC via les terroristes du M23 et l’armée Rwandaise.
« Étonné de voir qu’on nous prive de toute liberté à cause de cela »,
ajoute un autre acteur membre de la délégation.
Après cette annonce, plusieurs organisations ont alerté pour exiger la liberté de mouvement de ces 15 acteurs de la société civile qui ont porté la voix des congolaises et congolais affecté.e.s par les conséquences de cette aggression.
Dans son communiqué, PPI trouve anormal que l’Éthiopie, en tant que siège des institutions de l’UA, au lieu de porter haut la voix du peuple congolais victime depuis plus de deux décennies de la méchanceté du Rwanda et de l’Ouganda, opte plutôt pour l’arrestation des acteurs de la société civile à qui les congolais ont demandé de transmettre leurs cris de détresse aux Chefs d’États et de Gouvernements de l’UA.
« Eu égard à ce qui précède, PPI demande à l’union africaine, l’EAC et la communauté internationale d’exiger à l’Éthiopie la libération sans condition de ces acteurs de la société civile, si non, le peuple congolais va confirmer leur complicité dans les atrocités qu’il subit et en tireront toutes les conséquences qui s’imposent »,
peut-on lire dans le communiqué de PPI signé par son Directeur des Programmes, Me Pascal Mupenda.
Selon les dernières nouvelles, nous apprenons des sources à Addis-Abeba que les militaires et policiers Ethiopiens qui encerclaient l’Hôtel Tolip Olympia où les 15 acteurs de la société civile étaient bloqués ont quitté le lieu sans aucune annonce officielle.
« Nous venons de constater que les agents de sécurité qui étaient à l’hôtel viennent de partir. On ne sait pas si c’est pour un relèvement ou si c’est pour un départ définitif. Hier quand ils sont venus ils nous ont annoncé que nous n’avons pas droit de quitter l’hôtel. Ils partent sans rien nous dire d’officiel. Nous restons à l’hôtel pour raison de prudence », renseigne Adrien Zawadi.
Pour rappel, pendant que les chefs d’Etats et de Gouvernements membres de l’Union Africaine étaient en pleine rencontre, les acteurs de la société civile venus de l’Est de la RDC ont bravé la peur; brandissant des calicots contenant divers messages dont:
« Nous disons stop aux viols faites aux femmes. Stop aux massacres des populations civiles.
Plus de 10 millions des morts c’est trop. Les morts de Ruvumu, Kishishe, Rugari, Bambo, Kinyandoni, Kisharu et Rwaguba, Ruseke, Beni, Ituri et les femmes déplacées victimes de violences sexuelles réclament justice.
Nous dénonçons l’inaction de l’EAC et le silence de la communauté Internationale ».
Dans leur déclaration, déposée à différentes personnalités et organisations politiques internationales, ces activistes demandent que la communauté internationale et l’Union Africaine fassent pression au pouvoir de Kigali pour qu’il retire sans condition et immédiatement ses troupes de de la RDC « pour que nos compatriotes qui vivent dans des conditions inhumaines puissent regagner leurs domiciles”, écrivent-ils.
Ils exigent aussi un dialogue politique entre le gouvernement Rwandais et les FDLR, entre le gouvernement Ougandais et les ADF ainsi que les RED TABARA et le gouvernement Burundais pour une paix durable dans la sous-région.
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