Blackman Bausi : « Je suis né dans la guerre et la misère », récit d’un artiste engagé
Maombi bausi Claude dit Blackman Bausi un artiste musicien engagé, activiste de droits humains, coordonnateur du mouvement citoyen des artistes engagés du Nord-Kivu dénommé « Raiya na Simama » crée depuis 2019 et co-fondateur du label « G-wanted vichwa viguma ». Il est gradué en informatique de gestion, blackman rêve d’un Congo meilleur où la conscience est l’outil qui guide le destin de son peuple, où les citoyens sont maîtres de leur avenir et où les blessures internes sont guéries grâce au pardon, symbole de la construction d’un avenir meilleur d’une nation.
Blackman Bausi, pionnier de la musique engagée au Nord-Kivu à travers le style rap.
Son engagement
« Mon engagement dans la musique consciente-révolutionnaire depuis 2010 est le fruit d’une indignation profonde de voir mon pays malgré le niveau de la misère élevée dans lequel vit le peuple, la musique n’a contribué qu’aux chants de gloires et adorations de ceux-là qui maintiennent le peuple dans cette situation. »
« Je suis né dans la guerre et la misère il serait insensé et lâche que je puisse me taire »
Après avoir imposé son nom dans toute la province du Nord-Kivu à travers la musique engagée, une musique qui est perçue comme thérapie et une cloche pour une prise de conscience, il a réussi à rencontrer plusieurs personnalités du pays dont le prix Nobel Denis MUKWEGE, le colonel MAMADOU NDALA et bien d’autres.
Au fil de temps ses chansons deviennent une épine dans les pieds des hommes au pouvoir. C’est ainsi qu’en février 2017 il sera enlevé par des hommes inconnu lorsqu’il allait pour une émission dans une chaine locale, après 3 jours de pressions et de paralysie des activités économiques dans la ville de Goma il a été relâché.
« Ce moment est collé dans ma mémoire, je n’oublierais jamais cet amour que la population de Goma à démontré pendant ce temps de ma disparition suite à mes chansons d’interpellations que je chantais. »
Il a été arrêté plusieurs fois et menacé de mort par ceux-là qui ne digéraient pas le message de sa musique, il a fait plusieurs titre célèbres dans la région dont ; asira za Mamadou, le reparateur mukwege, Aiweh, famille muna ni toka, wende ambia babako, uhaki, adui ni mimi et bien d’autres.
Il est le premier dans l’histoire de la musique à avoir conscientisé les artistes pour qu’ils réclament leur droit, le 19/10/2020 il a organisé une marche pacifique à Goma avec 370 artistes confondus (musiciens, peintres, cinéaste, danseurs, slameurs,…) afin d’interpeller le ministre provincial de la culture et arts sur redevabilité de son ministère envers les artistes.
« La vérité, le pardon, la justice, l’intégrité et le service sont des valeurs qui guident ma vie. »
Aujourd’hui engagé dans la politique
La carrière politique aujourd’hui parce que nous pensons qu’il est temps de changer les choses d’une manière pratique, nous avons assez impacter, critiquer et influencer sans changer directement, mais moyennant un mandat d’un peuple qui a longuement souffert nous pensons changer les choses. A-t-il dit.
Afin de concrétiser cela il s’est lancé dans un parti de l’opposition le LGD « Leadership et Bonne Gouvernance pour le Développement » et aligner comme député provincial dans la circonscription de Goma-ville parce que pour lui il est tellement difficile de s’allier du côté de ceux-là qui n’inspire plus confiance au peuple, le LGD pour nous est une école des valeurs ou seuls les rigoureux et compétents ont de la place.
« Depuis des années le peuple s’identifie dans notre combat, il est difficile de trahir cette confiance si une fois nous nous mettons à défendre ceux-là qui le maintien dans une situation de misère. »
L’artiste aspire un Congo meilleur ou les autorités seront redevables et la population exigeante, car pour lui sans la conscience il n’y a pas une nation libre et forte.
Mamadou Ndala, son modèle
Le colonel Mamadou Ndala est pour moi une source d’inspiration, un homme qui a sacrifié sa vie pour la population de l’Est, une population qui vit dans la guerre depuis plus de deux décennies, malheureusement assassiné le 2 Janvier 2014.
« Tiken Jah fakoly, l’artiste musicien ivoirien est aussi un modèle pour moi, en voyant le risque qu’il prend en haussant la voix pour dire non à l’injustice, la corruption et biens d’autres antivaleurs qui ont déjà élu domicile en Afrique, c’est un esprit grand. J’aime beaucoup sa chanson « quand nous serons unis »
« La conscience est l’arme redoutable pour une société sans âme », conclu l’artiste Bausi sous un ton d’espoir!
Par Hervé Amani
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