SUD-KIVU : Depuis que Ngwabidje est là, la province est très mal gérée (députés nationaux)
Le caucus de députés nationaux de la province du Sud-Kivu a été reçu en audience par le Premier Ministre Sama Lukonde le 25 novembre 2022. S’exprimant sur la situation politique en province, ces députés ont souligné que depuis l’arrivée de Théo Ngwabidje Kasi comme gouverneur, le Sud-Kivu est très mal géré. D’où, il faut un suivi.
Ngwabidje doit partir ?
« Chez-nous il y a des problèmes »,
a indiqué le doyen de la délégation reçue par le Chef du gouvernement de la RD Congo.
Des problèmes de gestion décriés en province par plus d’un citoyen. D’un côté, il s’agit des détournements à grande échelle et de l’exploitation illicite des minerais de la province. De l’autre, il s’agit de l’incompétence dont les conséquences s’observent sur tous les plans de la vie quotidienne au Sud-Kivu. Par ici, l’on parle de l’insécurité grandissante ; par-là, de la dégradation des infrastructures. En général, le social de la population ne s’améliore pas. Bien au contraire, la population souffre dans tous les secteurs de la vie.
Relevant les mêmes problèmes, les députés provinciaux ont, jusque décembre 2021, initié trois motions visant le départ de l’homme du « gouverner autrement » mais celui n’a pas toujours été déchu.
La bête finalement abattue ?
Depuis son avènement à la tête de la province en 2019, Ngwabidje et son gouvernement ont été frappés par quatre motions. Si les trois premières n’ont pas pu bougé le gouverneur surnommé « tonton milionnaire » par ses détracteurs, la quatrième est réputée d’avoir finalement « abattu la bête ».
Examinée et votée le 24 novembre 2022 par 27 députés présents sur un total de 44 que compte l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, la quatrième motion de censure contre le gouvernement dirigé par Ngwabidje est perçue par nombreux comme le coup fatal qui extermine Ngwabidje et son équipe.
J’ai appris le théâtre désolant auquel se sont livrés certains députés dits motionnaires à partir d’un hôtel. Cet acte clandestin et rebelle n’a aucune signification politique ou juridique. Mon Gvt reste focus sur la sécurité liée à l’agression et les projets économiques au SK. pic.twitter.com/jzdBvlPWPw
— Theo KASI (@TheoKASI) November 24, 2022
Si Ngwabidje n’y croit toujours pas, à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, le caucus de députés nationaux du Sud-Kivu y croit déjà.
« Hier [24 novembre 2022, ndlr], je crois que vous avez suivi, le Gouverneur Ngwabidje a été déchu à la suite d’une motion de censure, la quatrième du genre depuis qu’il est là ! »
S’est exprimé le caucus d’élus nationaux du Sud-Kivu s’adressant à la presse.
Sortie médiatique pour des fins électorales ?
Hormis le problème lié à la situation politique dans la province, ces députés ont aussi parlé au Premier Ministre du problème relatif au développement. Ceux-ci ont exprimé leur étonnement par rapport à certains projets ayant été financés et dont la phase d’exécution avait été lancée mais dont « tout s’était arrêté » par « l’on ne sait quelle magie ».
Les députés ont cité les projets concernant les infrastructures routières dont les routes nationales numéro 2, 3 et 5. Parmi tant d’autres, ils ont également évoqué les projets d’électrification de l’île d’Idjwi et de la cité de Nyabibwe dans le territoire de Kalehe ainsi que la construction de l’aéroport de Kavumu prévue dans le budget 2022.
« Nous avons pensé qu’il était temps de pouvoir relancer »
A la veille des élections présidentielles et législatives, d’aucun se demanderait pourquoi les députés pensent qu’il est « maintenant » temps de pouvoir relancer ces projets longtemps oubliés et dont, visiblement, Ngwabidje reste l’unique bouc émissaire.
Le premier ministre @LukondeSama reçoit en audience les députés nationaux du #Sudkvu pic.twitter.com/ArvQphaIld
— Hon. Amani Kamanda Jacques (@AmaniKamanda2) November 26, 2022
Ahana Bryan
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