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SUD-KIVU : Un jour après l’incursion, les activités reprennent à Bukavu mais le bilan demeure controversé.

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Après une nuit mouvementée et une journée pleine d’inquiétudes le 03 novembre dans la ville de Bukavu, la situation est redevenue calme. Tôt le matin de ce jeudi 04 novembre, les bukaviens étaient nombreux comme d’habitude, se dirigeant chacun dans ses activités quotidiennes. Cependant, de nombreuses personnes se disent inquiètes quant au sort des membres de leurs familles présentés par les autorités comme faisant partie des assaillants.    

Prise d’assaut par des rebelles du groupe dit coalition des patriotes congolais pour l’application de l’article 64 « CPCA-A64 » (de la constitution), le mercredi 03 Novembre 2021, la ville de Bukavu a survécu. L’atmosphère d’inquiétude a cédé la place à la reprise normale des activités de tous les jours.

Pour le gérant de la maison « de la chance » se trouvant sur avenue de l’athénée, il se dit heureux de constater qu’à ce jour il peut ouvrir calmement sa boutique chose qui n’était pas possible dans les 24 heures avant ce Jeudi.

« Je me sens vraiment heureux de rouvrir la porte de ma boutique et d’y recevoir des clients. Hier, j’ai vécu dans l’inconscience et dans l’inquiétude totale tellement que je n’espérais pas fouler encore une fois les pieds à l’extérieur vue l’atmosphère tendue de ce mercredi 03 novembre ».

Par exemple, à la place de la paix, il était très difficile d’emprunter la route qui mène vers le marché dit chez « baba Cingazi » et vers la 33ième région militaire. Ce jeudi, il s’observe une ambiance normale car les vendeurs et vendeuses dudit marché sont visibles partout et tous étalent leurs marchandises avec quiétude.

Malgré ce nouveau vent qui souffle sur la ville, certaines gens semblent être encore sous choc de la situation vécue la petite matinée et la journée du mercredi.

A en croire certains parents, la réalité du moment ne leur permet pas d’envoyer leurs enfants à l’école. Madame Clémence Kwinja, une jeune femme rencontrée sur avenue hippodrome pense que l’ennemi peut refaire surface. Pour elle, il est difficile d’envoyer ses enfants à l’école un jour après cet évènement qui a semblé arrêter la vie de tous les habitants de la ville de Bukavu.

« Je ne sais pas comment l’exprimer mais personnellement je ne pouvais pas accepter que mes enfants se rendent à l’école vu la situation actuelle. Bien sûr, les choses semblent avoir une tournure normale mais pour moi, mettre mes enfants à l’abri est mon désir le plus cher car on ne sait pas si l’ennemi est endormi ou parti complétement », s’inquiète-t-elle.

Pour rappel, les habitants de Bukavu ont été surpris depuis 01 heure du matin du 03novembre 2021 par des tirs à l’arme lourde et légère par des assaillants. Ce mouvement de psychose généralisée a dominé la ville jusque tard dans la soirée.

Un bilan controversé et qui suscite des remous

D’après le gouverneur de province qui s’est adressé à la population au cours de la journée, ces affrontements se sont soldés par un bilan de 9 morts dont 6 assaillants tués, 2 dans le rang des FARDC et un policier. A cela s’ajoute quatre blessés du côté des rebelles et 36 capturés.

Par ailleurs, il s’avère d’indiquer que ce bilan rendu public par l’autorité provinciale laisse des interrogations multiples dans le chef des habitants du Sud-Kivu. Pour certains, ils se demandent pourquoi le gouverneur Théo Ngwabidje s’est abstenu des personnes civiles tuées et blessées. Des sources concordantes font état d’au-moins 6 civils qui ont perdu la vie après avoir été atteints par des balles perdues. D’autres personnes s’indignent et affirment haut et fort qu’il y a nombreuses personnes de leurs familles qui ont été arrêtées soit dans la rue soit à leur lieu de travail, voire même à la maison mais ont été présentées à la presse comme faisant partie des assaillants. A titre illustratif, au travers les messages qui ont inondé les réseaux sociaux, les habitants de Chai se disent réclamer leurs jeunes qui ont été arrêtés.

D’autres encore, disent que le corps de certains de leurs qui ont été tués dans ces affrontements restent séquestrés à l’hôpital provincial de référence de Bukavu au motif que le gouverneur aurait donné un mot d’ordre de ne pas les céder car selon lui, ils appartiendraient aux assaillants. Pour eux, cette situation laisse à croire d’avantage que c’est la raison pour laquelle il n’a pas voulu dire qu’il y avait des civiles tués car savait qu’il va les assimiler tous aux malfrats.

La société civile appelle au professionnalisme des services de sécurité

A cette voix se joint celle de la société civile dans sa diversité qui se dit également très touchée par cette confusion entretenue. Dans un communiqué publié ce 04 novembre, la nouvelle dynamique de la société civile (NDSCI) invite les services de sécurité à plus de professionnalisme afin de dénicher les vrais ennemis qui ont agenouillé toute la ville.

En conséquence, cette structure citoyenne exige de l’autorité la libération pure et simple des paisibles citoyens qui seraient détenus dans cette forfaiture au motif que ce sont eux qui ont attaqué la ville de Bukavu.

Hortense Zabona.

 

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