Sud-Kivu : La Chicha un tueur à petit feu mais prisé par les jeunes à Bukavu (première partie)
Des jeunes de la ville de Bukavu s’adonnent de plus en plus à la chicha. On les voit dans des boites de nuits, dans certaines buvettes et Ngada de la ville de Bukavu capitale du Sud-Kivu à l’Est de la RDC. Cette chicha, qui est considérée comme une drogue par certaines spécialistes et a des conséquences sur la santé de ces jeunes. Il est composé de 30% du tabac et de 70% de mélasse. Des médecins alertent sur l’impact de cette substance sur leur santé. Les consommateurs de cette substance peuvent souffrir de la tuberculose, de l’hépatite du cancer et d’autres maladies. Les autorités devraient se pencher sur cette question.
Dans une buvette de la ville de Bukavu, sur avenue Emery Patrice Lumumba, la bière coule à flot. Ici plusieurs tables avec 4 chaises surélevées, des bières de toute catégories sont visibles. Des clients en prennent accompagnés d’une musique Nigériane. Visiblement la vie est mieux et on peut dire que le coronavirus est distrait.
De gauche à droite du comptoir, des serveuses et serveurs sont sollicités.
« Monsieur tu nous amènes quatre bières chaudes ici et la facture », lance un jeune qui commande de la bière pour ses copains avec le tuyau du dispositif du chicha dans la bouche.
A coté de cette table, se trouve une autre équipe de 5 jeunes dont une fille. Sur cette table, le tuyau de la chicha circule d’une bouche à l’autre.
« Eh ! Mon cher c’est mon tour. Toi tu fumes trop, ce n’est pas de la nourriture ça », lance un jeune.
Et l’autre d’ajouter :
« Il n’y a plus de braises. On doit y ajouter de la braise ».
Quelques minutes après, un serveur augmente la braise à la partie supérieure dite foyer dans lequel on mélange tabac et braise.
Chicha, vecteur des maladies
Les amoureux de la chicha semblent à l’aise en partageant leurs salives car le tuyau circule entre plusieurs personnes d’une même table.
« La chicha peut occasionner certaines maladies comme la tuberculose, le cancer, la bronchite et d’autres maladies. Celui qui fume de la chicha est comparable à celui qui a fumé 40 tiges de tabac. C’est très dangereux », alerte le Prof Shamba PCA de l’Alliance pour le contrôle le tabac.
En cette période de coronavirus, le fait d’échanger de la salive peut selon certains médecins accroitre la propagation du coronavirus.
En plus de propager le coronavirus, certains scientifiques affirment que la chicha est 3 fois plus carcinogène que la cigarette.
« En réalité, la fumée de chicha peut fournir plus de goudron 30 fois plus carcinogène que la fumée de cigarette et jusqu’à 15 fois plus de monoxyde de carbone », peut-on lire sur new-medical.
De la chicha, un vrai business
La consommation de la chicha a pris de l’ampleur dans les lounge-bars, salons VIP et boite de nuit. Les weekends à Kinshasa en République Démocratique du Congo sont chauds. Les bars sont bondés des groupuscules de jeunes gens, filles et garçons, tous confondus les prennent d’assaut. Certains se contentent de s’éclater autour d’un verre, pendant que d’autres s’adonnent à cette cigarette qui a conquis les cœurs de la plupart des jeunes Kinois.
Avec des tarifs allant de 20 000fc à 30 000FC selon le lieu de consommation (terrasse, bar ou lounge-bar), les jeunes narguilés se cotisent dans la plupart de cas pour s’offrir une séance qui dure généralement 40 à 50 minutes. Pendant ce temps, une nouvelle vague de jeunes associent en ce moment de plaisir, la consommation excessive de la « chicha » qu’ils considèrent « moins toxique que la cigarette ». Ce qui est faux, alertent certains professionnels de la santé.
La chicha contient du tabac
La chicha est une façon de consommer du tabac grâce à un narguilé. En haut, les fumeurs déposent le tabamel, une pâte composée de 30% de tabac et 70% de mélasse, un mélange sucré de miel et de fruits selon le cas.
Un charbon est placé au-dessus. Si c’est un charbon à allumage rapide, les substances toxiques sont encore plus nombreuses. La fumée traverse le narguilé pour atteindre le vase, à moitié rempli d’eau, avant de s’engouffrer dans le tuyau que le fumeur tient à la main.
La chicha contient donc les mêmes substances toxiques, en plus grande quantité, qui favorisent l’apparition de cancers et maladies du cœur chez les fumeurs de cigarettes. Sans oublier qu’avec le narguilé les utilisateurs peuvent se transmettre des microbes s’ils utilisent le même embout sans le laver. Pas terrible tout cela, surtout quand l’Observatoire français des drogues révèle, en 2017, que la moitié des jeunes de 17 ans ont déjà fumé le narguilé.
« Au même moment que le fumeur principal est exposé à plusieurs maladies, la fumée secondaire que produit le fumeur est aussi dangereuse », conclu Shamba.
La chicha serait bien plus nocive que la cigarette selon plusieurs études.
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