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DDH et Journaliste

Sud-Kivu : Interdiction des activités du mouvement Pomba solution, les DDH saluent la décision et appellent à sa matérialisation.

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Après plusieurs dénonciations des abus et violations des droits humains commis par le mouvement Pomba solution au Sud-Kivu, le ministre provincial de l’intérieur Lwabanji Lwasi Ngabo donne l’ordre à la police de mettre fin à ses activités sur toute l’étendue de la province. Une décision saluée par l’organisation de défense des droits humains Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), tout en insistant sur sa matérialisation.

Depuis environs trois ans, nombreuses organisations de la société civile du Sud-Kivu n’ont cessé de dénoncer les abus et autres graves violations des droits de l’homme commis régulièrement par le mouvement Pomba solution à Bukavu et en province en général. C’est le cas de l’organisation de défense des droits humains Partenariat pour la protection Intégrée (PPI). Pour cette organisation, ce mouvement des jeunes à gros biceps serait en train de mettre en mal l’ordre public, en se transformant à la police et en jouant le rôle de services de sécurité, tout en se caractérisant par des graves violations des droits humains.

Face à ces muliples dénonciations, le ministre provincial de l’intérieur donné l’ordre à la police de mettre fin aux activités de ce mouvement, qu’il qualifie d’illégal et d’une milice.

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‘’Notre constat est qu’ils ont tendance à se substituer à des services de l’ordre. Ils ne sont pas un service de justice pour rendre justice, moins encore un service auxiliaire de la police. Ils n’ont même pas l’autorisation de fonctionnement c’est un mouvement qui se transforme en milice. Par conséquent, la police a reçu les instructions de mettre fin à ses activités’’, indique le ministre de l’intérieur Lwabanji.

Pour maitre Pascal Mupenda, Directeur des programmes RDC de PPI, c’est étonnant de voir que c’est aujourd’hui que le ministre Lwabanji peut declarer que le mouvement Pomba Solution exercait en toute ilégalité dans un Etat qui se veut de droit. Toutefois, il indique que, malgré sa réaction tardive, la décision prise a ses mérites, mais devrait se transformer au plus vite en acte concret.

« Vaut mieux tard que jamais ; nous saluons la décision d’interdiction des activités du mouvement Pomba solution en province. Cependant, nous serons encore plus contents de vivre sa matérialisation, et non une simple annonce. Point n’est besoin de rappeler que ce mouvement était devenu un danger public, un mouvement des bandits et il est important que cette décision du ministre soit vite d’application », dit-il.

Et d’ajouter : « A part l’interdiction des activités de ce mouvement, les auteurs directes et complices des abus et violations des droits de l’homme commis doivent être poursuivis et punis conformément à la loi ».

Au regard des exactions et violation des droits humains commises par ce mouvement, maitre Pascal Mupenda  à travers un message WhatsApp adressé au Maire lui recommande de rompre toute collaboration avec ce mouvement. En plus, il demande à la police et aux services de sécurités de procéder à l’arrestation immédiate des auteurs et complices de ces actes, et au cas contraire, il invite les bons citoyens à faire usage de tout moyen susceptible de mettre fin à ce désordre et ramener la paix.

’Enfin, si à cette énième alerte sur les exactions de ce mouvement il n’y a pas une solution définitive, que tout moyen nécessaire susceptible d’apporter une solution durable soit mis en contribution par les gens de bonne volonté à Bukavu et dans les huit territoires, Et nous vivrons en paix… A la faillite de l’État ou sa complicité dans le malheur de son peuple, les bons citoyens se libèrent,’’ martèle Maître Pascal Mupenda, directeur de programme pays de PPI.

Il conviendrait de rappeler qu’en date du 1er janvier à Nyantende dans le territoire de Kabare, ce mouvement qui se fait passer comme agent de l’ordre serait parti exécuter une décision judiciaire, dans un conflit foncier opposant deux familles. Dans les échauffourées, un habitant a été grièvement blessé par ces jeunes à la poitrine bombée, tandis que deux d’entre eux ont été lynchés par la population en colère. Plusieurs messages d’alerte parvenus à la rédaction du média en ligne deboutrdc.net renseignent que depuis ces derniers événements malheureux, les membres de ce mouvement auraient commencés à arrêter certains véhicules sur l’axe Essence-Panzi dans la ville de Bukavu, exigeant les cartes d’électeur et s’en prendre à toute personne qui serait habitant de Nyantende.

A part ces cas, nombreux d’autres peuvent être évoqués. Il sied de rappeler qu’en date du 16 octobre de l’année 2020, des personnes inciviques identifiées comme membres de ce mouvement avaient fait incursion dans une maison du nommé Adrien Nekama, au quartier Cikonyi en commune de Bagira et ont administré des coups à sa femme et ses enfants, avant d’emporter plusieurs biens de valeur.

‘’Ils sont venus parce que le papa de cette famille devait une dette à son voisin et ce dernier a fait recours aux pomba solution pour lui exiger de payer. Adrien étant absent de chez lui, ils ont rencontré sa femme et ses enfants qu’ils ont tabassé au point de les blesser. Ces hors la loi sont partis avec des machines, téléphones et d’autres biens de valeur pris dans cette maison,’’ nous confirme une source qui a requis l’anonymat.

Elle rappelle également un autre cas de meurtre commis par ce groupe en début de l’année 2020, alors qu’il était parti exécuter un faux jugement en déguerpissement d’un citoyen à Panzi dans la commune d’Ibanda à Bukavu.

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L’histoire nous rappellera aussi qu’en date du 1e mai 2020 à la croix rouge Nguba deux jeune se proclamant membre du mouvement Pomba solution avaient envahi le centre de santé Croix-Rouge et ont cassé des flacons des vaccins réservés aux enfants.  Au mois de juillet de la même année ce mouvement aurait dispersé violement au moyen des bâtons à clou les manifestants au marché de Kamagema Panzi réclamant la libération de leur délégué syndical.

Certaines autorités se serviraient de Pomba solution pour se maintenir

Entêté par certaines autorités, la population de la ville de Bukavu pointe du doigt le maire de la ville Bilubi Ulengabo Meschak, et même le gouverneur de la province Théo Ngwabidje qui se serviraient du mouvement pomba solution pour faire exécuter leur travail mais aussi terroriser certaines personnes qui ne cessent de dénoncer leur mauvaise gouvernance.

’Nous sommes totalement déçu du comportement de nos dirigeant qui utilisent ces gens dans nos milieux. Protégés par les autorités, ils font la loi dans nos quartiers. Hier c’était les Forces vive de Christian Wanduma, le SAGCEC Robert Njangala et aujourd’hui c’est Pomba solution appartenant à des structures citoyennes. Quel est le rôle des commissariats de la police si nous devons être jugés ou prétendre être protégés par les associations criminelles ?’’ S’interroge un habitant de la commune d’Ibanda à Muhungu. Il renchérit en disant, « c’est dans ce même angle qu’il arrive de fois que l’on vole à quelqu’un ses biens ou les rétroviseurs, batteries et autres pièces du véhicule, mais en faisant recours à monsieur Wanduma avec son mouvement Essence Force Vive ou à Njangala avec son SAGCEC, ils sont capables de vous les retrouver, sans vous montrer les voleur, mais par contre ils vous demandent le pourcentage. Si ce ne sont pas eux-mêmes qui hébergent ces voleurs à l’instar de pomba solution, pour quoi ne veulent pas alors mettre leur technique en termes de contribution aux services attitrés de sécurité ? ». Tous ces mouvements méritent d’être dissouts et laisser le travail à la police, a-t-il conclut.

Le Maire Bilubi nie toute implication

Interrogé par les confrères de radio Maendeleo, le Maire de la ville Bilubi Ulengabo rejette toutes les allégations le pointant d’être de mèche avec Pomba Solution.

 « Nous avons signé un contrat avec le mouvement Pomba solution, pour évacuer les déchets dans le quartier Panzi. Et c’est ça la seule relation que nous entretenons avec eux », précise-t-il. Une réponse qui peine à convaincre nombreux internautes également qui estiment qu’il y a plusieurs indices qui démontrent qu’il serait un de vrais auteurs intellectuels de ce mouvement en province.

Pomba solution, un mouvement en dehors de la société civile

Utilisé régulièrement par les autorités de la province, certains acteurs de la Société Civile ont qualifié les Pomba Solution d’une «milice au service des autorités ». Confirment certains membres de la société civile sur les sites d’autres médias.

Adrien Zawadi de la société civile au Sud-Kivu, clarifie sur le flou qui fait croire que ce mouvement agit au nom de la société civile.

’Ce n’est pas toute Asbl qui est membre du bureau de la société civile. Pour être membre de BCSK, il y a de procédures avec des adhésions formelles et Pomba solution n’a jamais adhéré’’ 

Le président de la société civile condamne également les personnes qui utilisent ce gens pour aller régler des comptes à d’autres citoyens. Et demande que la justice puisse se mettre en cause, car cela prouve à suffisance qu’elle ne joue pas correctement son rôle. Adrien Zawadi rappelle en plus que tous les jeunes qui font d’Haltérophilie ne sont pas forcément de pomba solution. « C’est un sport comme tant d’autre, mais du moment que la plupart de ceux-là qui l’exerce commencent à menacer les gens, les concernés doivent clarifier les choses », dit-il.

Paulin Mulume du Mouvement ‘’Il est Temps’’, du collectif AMKA Congo quant à lui pense que c’est de l’acharnement contre le Pomba Solution.

‘’Ces sont nos rivaux qui cherchent à ternir l’image de Pomba solution. C’est un mouvement citoyen non violent au service de la province dans le développement et rien d’autres. Tous les hommes à bras ne sont pas de Pomba Solution’.

C’est peut-être la fin de ce feuilleton du mouvement Pomba solution et d’autres comme Essence ou Bukavu Forces Vives et SAGCEC qui s’ingèrent dans les attributions des services de sécurité en province du Sud-Kivu, et l’Etat pourrait finalement reprendre sa mission pour la sécurité des personnes et de leurs biens.

Patrick Babwine

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