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Sud-Kivu : éducation, cette zone salariale qui révolte les enseignants des territoires

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L’histoire de la zone salariale fait couler de l’encre et de la salive aux parents et élèves des territoires de la province du Sud-Kivu, à l’Est de la RD Congo. Il y a peu, désormais, ces enseignants ont décidé de ne plus enseigner le jeudi de chaque semaine afin d’accroître la subvention familiale. Ce mouvement est aussi une manière polie de réclamer la suppression de cette situation qui persiste et impacte sur leur vécu quotidien.

Depuis la matinée du jeudi, 01 juillet 2021, dans différentes contrées du territoire de Kabare notamment sur la RN2, Bukavu-Kavumu, plusieurs manifestations ont été observées dans cette même optique. Certains parents se plaignent de voir que les enfants passent la journée au quartier, une situation qui décourage déjà certains enfants et pousse d’autres à abandonner le chemin de l’école.

Selon un sondage effectué par Deboutrdc, suite à l’insécurité qui s’était observée depuis un temps dans le territoire de Kabare, bon nombre d’enseignants ont pris l’itinéraire de la ville où désormais ils quittent la cité pour aller enseigner au village. Ces enseignants sont indignés de cette histoire de zone salariale qui ne leur permet pas de payer le transport et le loyer, d’autres se posent la question de savoir s’il y a des professionnels de la craie qui enseignent la moitié du programme national, c’est le cas des enseignants de la ville qui bénéficient le double du salaire des enseignants du territoire.

A titre exemplatif, certains de ces enseignants contactés, ont donné l’exemple des écoles comme collège Saint Paul, Lycée mère Armande, Institut Kamole, Lycée Canya, Institut Murhesa, des écoles qui depuis un temps, forment des cadres du pays, mais qui jusqu’à présent, ne fonctionnent plus comme il le faut suite à cette tracasserie de zone salariale. Ils disent que les cadres précédents ont bénéficié de suffisance d’éducation au même titre que les enfants de la ville, chose que les autres n’ont pas ce dernier temps. Ces enseignants qualifient cette situation d’une discrimination.

Plus d’un enseignant œuvrant dans les territoires fait savoir que la gratuité de l’enseignement est un cauchemar. Pour eux ils sont plus lésés suite à cette condition discriminative de zone salariale leur imposée par l’autorité compétente. Ils déplorent cette manière de faire et demandent aux élues d’intensifier des plaidoyers afin que leurs revendications trouvent gain de cause.

« Nous sommes indignés par cette situation qui vient de retentir sans apporter aucun changement positif dans le système de l’enseignement congolais car, favorise les uns au détriment des autres et cela serait l’un des échecs de la dite gratuité. On dirait que l’objectif serait de détruire l’éducation des enfants vivant dans les territoires, » a déclaré Byamungu Baguma Pascal, un enseignant qui s’est confié à un reporter de Deboutrdc.

De son côté, Géneviève Mizumbi, ministre provinciale de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, a apaisé les enseignants des territoires en leurs demandant de lever cette mesure qui met en péril l’éducation des enfants. La patronne de l’enseignement en province précise que cette question est déjà à la table des élus en vue de trouver une solution appropriée.

« J’apaise les enseignants pour leurs dire que d’abord ce dossier c’est un dossier du niveau national. C’est de leur droit de revendiquer, mais je les appelle à revendiquer tout en travaillant, parce que le dossier est déjà entre les mains de nos élus, » a interpellé Géneviève Mizumbi.

Présent dans la province du Sud-kivu, l’élu de Kabare Claude Nyamugabo, compte rencontrer ses électeurs et leur assurer son soutien. Il a dit lors de son discours que la question qui divise les enseignants dans des villes avec leurs collègues de l’intérieur serait déjà sur la table du ministre national de l’EPST. Tout en promettant son accompagnement, il invite les enseignants à la prise de conscience en reprenant normalement les activités.

Il sied signaler que la mesure du chef de l’Etat portant sur la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire n’est jusque-là effective en province du Sud-Kivu. Des parents continuent à payer la prime dans la plus part des écoles publiques de la ville et celles des territoires. Les enseignants continuent à revendiquer jour pour jour.

Par Bernardin Murhabazi Matabaro

 

 

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