RDC: Le couvre-feu, quel impact sur la lutte contre la propagation de la covid-19 ?
Depuis vendredi 18 décembre 2020, un couvre-feu national a été décreté de 21H à 5h00 heure locale, est entré en vigueur en République Démocratique du Congo, pour limiter la propagation de la pandémie à coronavirus. Dans la ville de Bukavu en province du Sud-Kivu, des barricades de police font leur apparition dans différentes contrées de ces trois communes. Avant la tombée de la nuit, les habitants se précipitent pour rentrer à la maison avant l’heure du couvre-feu.
Selon un constat fait par deboutrdc.net, d’autres mesures barrières instaurées par le personnel soignant notamment le lavage de mains, le port de cache-nez, la distanciation physique,…sont jetés aux oubliettes en faveur du couvre-feu.
D’aucuns s’interrogent sur l’avantage que l’autorité accorderait au couvre-feu dans la lutte contre la pandémie à covid-19. Certains pensent que ce couvre-feu serait une autre forme de confinement qui ne dit pas son nom, mais peu efficace et contre-productif, d’autres estiment que ça serait une question politique et non l’une de mesures barrières contre la pandémie à covid19.
Pour Adrien Zawadi, président du Bureau de Coordination de la Société du Sud-Kivu, l’autorité fixe des mesures parfois exagérées. Celui-ci interpelle l’autorité sur des mesures qui sont prises et qui du reste revêtent des tendances politiques.
« Il ne faut pas parfois qu’on exagère et qu’on politise un peu cette question du coronavirus, » interpelle-t-il.
Adrien Zawadi estime que l’autorité devrait contextualiser les lois pour permettre à toutes les couches de la population de survivre en cette période de la pandémie à coronavirus. Notre source propose l’adaptation de lois par rapport à situation de la population.
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« Il faut contextualiser les mesures. Lorsqu’on dit qu’à 5heures il ne faut pas quitter la maison, alors qu’on sait que les gens qui viennent de Kabare, dans les périphéries sont déjà dans la ville, il y’a déjà un handicap là-bas, c’est pour cela qu’on a demandé qu’on puisse contextualiser et on accepterait qu’on puisse par exemple instaurer des mesures dures pour la journée que la nuit, » a expliqué Adrien Zawadi
De son côté, Jean-Bosco Kazamwali wasso, un habitant de la ville de Bukavu, pense que la mesure portant sur le couvre-feu national, n’a rien à voir avec la lutte contre la covid19. Pour lui c’est une violation de droit de l’homme qui réduit la liberté individuelle garantie par la constitution.
« Il y a rien qui limite la propagation de la covid-19 par rapport à ce couvre-feu. Nulle part au courant de la journée où d’autres mesures barrières sont respectées, le seul impact du couvre-feu, c’est la réduction de la liberté individuelle et la liberté de se promener. Nous ne pouvons pas être dans notre pays et on restreint notre mouvement, quand bien même garanti par la constitution ».
Kazamwali renseigne que les éléments de l’ordre aurait repris la conscience face au couvre-feu.
« Même certains agents de l’ordre ont compris que le couvre-feu n’ont rien à voir, il vous rencontre après 21heures, vous lui donnez un 200fc, 500FC et il vous laisse le passage libre, c’est-à-dire qu’il y a rien d’influence que le couvre-feu peut apporter pour barrer la propagation de la covid19, » explique Kazamwali Jean-Bosco.
Selon une source proche du secteur de la santé en province, le couvre-feu serait purement une décision politique qui n’a rien n’à faire avec les mesures barrières
Bernardin Murhabazi Matabaro
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