NORD-KIVU : Journée ville-morte à Goma, des morts sont signalés
La jeunesse et différentes forces vives de Goma, en RD Congo, ont décrété une journée ville morte sur toute l’étendue de la ville ce lundi 20 décembre 2021, dans le but de dire non à l’insécurité grandissante. Les manifestants protestent également contre une probable entrée des éléments de la police rwandaise à Goma. En pleine manifestation, des échauffourées ont eu lieu avec la police qui a fait recours à la répression, causant morts et blessés.
Tôt le matin de ce lundi 20 décembre 2021, des coups de balles sont entendus dans la ville de Goma en province du Nord-Kivu. Les jeunes de quartiers Katoyi et Majengo sont dans la rue. Ces jeunes refusent l’entrée de la police rwandaise dans la ville de Goma et dénoncent ainsi l’insécurité grandissante dans cette partie de la province du Nord-Kivu, une situation qui est à la base de multiples assassinats et kidnappings, plusieurs mois déjà et cela malgré l’instauration de l’état de siège dont la mission principale est de mettre fin à l’insécurité.
Dans un communiqué conjoint signé le 18 décembre 2021, des mouvements citoyens, des forces vives et le conseil urbain de la jeunesse de Goma ont appelé la population à observer, ce lundi 20 décembre, une journée ville morte dans le but de protester contre la criminalité grandissante à Goma et exiger ainsi une évaluation sans complaisance de l’état de siège qui « n’a apporté aucun résultat ».
La même déclaration invite la population à exprimer son opposition à toute entrée des éléments de la Police Rwandaise sur le sol congolais. Ceux-ci se basent sur les accords qui sont dits avoir été signés par la Police Nationale Congolaise (PNC) et la Police Nationale Rwandaise (PNR) et qui permettraient aux éléments de la PNR d’entrer en République Démocratique du Congo. Du côté de la population, cet accord se fait sentir comme de l’huile jetée au feu, un véritable couteau enfoncé dans une plaie béante, vu les relations entre le Rwanda et la RD Congo qui n’ont toujours pas été bonnes entendu que le Rwanda est toujours considéré comme un grand agresseur de la RDC.
Le dimanche 19 décembre 2021, le maire de la ville de Goma, le commissaire général principal, François Kabeya, a, de sa part, demandé aux habitants de Goma de se méfier du mot d’ordre leur lancé par les mouvements citoyens et de vaquer paisiblement à leurs occupations ce lundi. Celui-ci a signifié qu’aucun élément de la police rwandaise n’est entré sur le sol de la ville.
Il sied de signaler que des jeunes et d’autres habitants de la ville volcanique se sont mobilisés pour être dans la rue ce lundi. Boutiques, magasins, écoles, marchés,… fermés. Routes barricadées et toute autre activité paralysée. En réaction, la police a fait usage de la force pour disperser les manifestants qui se sont tenus bien debout. Des bombes à gaz lacrymogène et des balles réelles ont été tirées. Le bilan provisoire fait état de 2 décès dont 1 policier ainsi que plusieurs blessés de deux côtés. A présent, la colère est grande et le bilan s’alourdirait.
Hortense Zabona
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