SUD-KIVU : Uvira, l’espoir d’une région en disparition
Ville de grande importance économique et même stratégique, la ville d’Uvira est située sur les rives du Lac-Tanganyika en République Démocratique du Congo. Elle est en train d’être ravagée par des catastrophes naturelles au vu et insouciance des dirigeants. Avec son énorme potentiel économique, la disparition de la ville d’Uvira est prévisible et pourra affecter toute la partie Est de la RDC en particulier toute la région de grand Lacs en général.
Les pluies diluviennes qui ses sont abattues le vendredi 17 avril 2020 sont une menace contre la population vivant dans la ville d’Uvira. En effet, le week-end du 17 au 19 Avril, la ville d’Uvira est restée sous le choc.
Une cinquantaine des personnes ont été emportées après l’inondation des rivières Mulongwe et Kavimvira en plus des activités économiques terriblement touchées au point que des magasins, boutiques et dépôts des vivres ont été inondés et des marchandises englouties.
La disparition de la réserve de cette ville nourricière de la grande partie de l’Est du pays s’annonce déjà au travers des catastrophes naturelles en répétition.
Citons ici aussi le déferlement des eaux du Lac-Tanganyika jusqu’à rendre impraticable la circulation entre la ville de Bukavu et une grande partie du Sud de la province du Sud-Kivu à savoir le riche territoire de Fizi. Le même Lac Tanganyika a débordé jusqu’à inonder des maisons avoisinantes laissant plus de 2000 familles sans abris.
Certains analystes estiment que Uvira nécessite d’être réédifié et planifié conformément aux méthodes modernes d’urbanisation avant que tout ne soit détérioré.
Muderhwa Mushi Jean-Claude, un Ingénieur Civil et patriote congolais, interpelle la conscience des dirigeants sur la prise en compte des éléments qui pourraient être mis à profit et permettre ainsi aux habitants de vivre paisiblement avec ces cours d’eaux et Lac.
« C’est toujours à Uvira et ses environs que l’on plante le meilleur coton d’Afrique, le meilleur Riz parfumé naturellement et la meilleure canne à sucre. Je me demande que sont devenus : la Sucrière de Kiliba (SUCKI), la 2eme de la RDC après Kwilu Ngongo ; la Cotonnière du lac ; les Rizières de Sange ou Kiringye ; pour ne citer que ces quelques exemples. Sur le plan sportif ; que sont devenus Vivi et Maika ? Savez-vous que l’on peut produire plus de 200 MW d’énergie électrique à travers un aménagement hydroélectrique aux environs de Kiliba ? Qu’est devenu l’aérodrome de Kiliba ? J’interpelle encore nos consciences et surtout celles des gouvernants actuels et futurs, » interpelle Muderhwa Mushi Jean-Claude
Son économie n’est plus à prouver
Ce coin de la province reste un milieu qui renferme des milliers des potentiels. Fort malheureusement moins exploités suite aux conflits politiques, la mauvaise gestion des dirigeants, ….
La ville d’Uvira est l’une de ville-icônes de la RDC. Elle s’ouvre sur le Rwanda en passant par Kamanyola, le Burundi en passant par Gatumba et sur la Tanzanie en passant par le lac Tanganyika jusqu’à Kigoma. Une bonne raison de vous spécifier les opportunités économiques que cette ville offre à la province.
A Uvira, il faut réfléchir avec la présence du Lac-Tanganyika, l’un des lacs les plus profonds et plus poissonneux du Monde. Dans ce Lac, viellissent et meurent des poissons, chose que l’on remarque presque plus dans le monde.
Uvira avec son port de Kalundu, deuxième de la RDC après le port de Matadi au Congo Central ; il s’agit d’un port de standard international compte tenu de son emplacement et qui nécessité un aménagement.
A Kiliba, à l’arrêt depuis 1995, une sucrerie industrielle s’est décomposée au milieu de champs de canne à sucre abandonnés. Les tôles ondulées de l’usine, les tuyauteries qui finissent de rouiller sous un soleil de plomb, les engins agricoles désossés… pendent que de milliers de jeunes sont au chômage.
Plus d’un citoyen s’interroge sur l’abandon total d’une grande usine qui pourrait engager près de 3000 congolais qui restent sans emplois. Aucun geste n’est jusque là visible que ce soit dans le chef des gouvernants passés comme actuels pour sauver ce géant potentiel de citoyens congolais.
Elle est et elle demeure une ville très importante pour le pays. En effet, la route nationale RN5 qui passe par Uvira reste une route stratégique qui part jusqu’à Lubumbshi en passant par Kalemie, Pweto et Moba tout en désenclavant le territoire de Fizi. Une route très importante dont le principal étranglement se trouve malheureusement aux escarpements de Ngomo.
Et comme le ridicule ne tue pas, toutes les autorités qui veulent aller à Uvira ou à Fizi choisissent plutôt de le faire à bord des hélicootères de la MONUSCO ou alors par véhicule en passant par le Rwanda, le Burundi ou la Tanzanie. C’est ce qu’on appelle passer par l’étranger pour se rendre chez soi parce qu’on a été incapable de construire ses routes.
Et poursuivant son interrogation, Muderhwa Mushi Jean Claude insiste « Savez-vous qu’il existe un projet se chemin de fer reliant le port SNCC de Bukavu à la Gare de Kalemie via Uvira ? Et dont le début de rail était déjà posé entre Kiliba et Kalundu (Kavimvira) ? Que sont devenues les pêcheries du Lac Tanganyika ? Pourquoi les « Mikebuka », « Sangara », « Kibonde » et les « Sambaza » ne sont plus très disponibles ? Pourtant très endémiques dans le lac Tanganyika ».
D’aucuns estiment qu’il est temps que les autorités devraient saisir le taureau par les cornes en réfléchissant plus d’une fois afin de transformer ce potentiel économique d’Uvira en une réalité afin de transformer en conséquence les vies des populations.
Bernardin Murhabazi Matabaro
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