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SUD-KIVU : Une société civile à la solde des politiciens

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La société civile de la province du Sud-Kivu a joué un rôle important dans l’histoire de la République Démocratique du Congo jusqu’à ce qu’elle devienne la RDC aujourd’hui. Pour les anciens, la Province du Sud-Kivu est une vitrine de la lutte citoyenne et d’importantes révolutions qu’a connues le Pays depuis l’Indépendance notamment grâce à l’implication de la société civile dans la lutte contre des rebellions, les tentatives de balkanisation, les tueries, les ingérences étrangères et autres actes tendant à mettre à genoux la RDC.

Une société civile des opportunistes

Actuellement, cette société civile a perdu sa sève qui a toujours été la pierre angulaire de sa lutte. En effet, cette société civile a éclaté en plusieurs faitières constituées d’acteurs dont le souci n’est pas forcément la défense de l’intérêt commun ou de la mère patrie.

Nombreux de ces acteurs sont devenus plutôt mercenaires à la recherche du gain facile notamment en initiant des actions dites citoyennes pour revendiquer ceci ou cela dans le cadre de la Bonne Gouvernance, des actions qui deviennent une marchandise à troquer contre quelques pièces de monnaie au profit de personnes contre lesquelles elles ont été initiées.

Une lutte pour des miettes

L’Archevêque François-Xavier Maroy, Patron de l’Eglise catholique à Bukavu le confirme et dénonce le fait que les politiques divisent les membres de la société civile « par des miettes d’argent en leur dictant leurs agendas ».

“que nos composantes redeviennent fortes, proactives, animées par des personnes avisées avec un bureau qui rassemble au-delà des rivalités stériles et de sollicitations politiciennes qui nous dictent leurs agendas et qui nous divisent avec des miettes d’argent comme nous le savons tous », avait-il soutenu lors d’un échange entre les députés et la société civile le dimanche 24 Février 2019.

Maroy regrette de voir que la société civile se comporte comme porteuse d’un virus qui sclérose, qui démotive et qui affaibli la structure des composantes.

Une société civile des ventriotes

Cet affaiblissement se remarque d’autant plus que bien des actions actuellement initiées par différentes composantes de la société civile obtiennent une faible adhésion populaire et, selon des analystes, cela prouve la baisse de la crédibilité de la société civile et la crise de confiance entre elle et la population.

Les propos de l’Archevêque de Bukavu peuvent être comparables à ceux repris par la Commission Diocésaine Justice et Paix de Bukavu dans un des feuillets rendus publics en 2019 et titré « elle s’appelait la société civile du Sud-Kivu » lire à ce sujet cette publication de la CDJP/Bukavu http://cdjpbukavu.org/fr/elle-sappelait-societe-civile-du-sud-kivu/

«… En ce temps-là, le bureau de Coordination n’était pas un job, ni un escalier, moins encore un ascenseur pour accéder rapidement aux avantages lucratifs, mais un réel apostolat au service de la société.  N’y accédait que celui qui avait fait le deuil de ses ambitions politiques, celui qui avait même accepté de verser une goutte de son sang ou de passer des heures dans des cellules climatisées aux odeurs pétrifiantes avec une chance de perdre une dent ou un œil.  On se rappellera le temps des rebellions et leurs aventuriers qui en garderont souvenir.  Certains sont morts et d’autres bien que vivants, probablement qu’ils ont honte de se regarder dans le miroir ayant perdu leur temps dans des entreprises criminelles et fratricides… », peut-on lire dans ce feuillet.

Il s’agit en effet des souvenirs d’une société civile qui a mené un combat archarné et sans merci au prix du sang de ses acteurs et dont certains d’entre eux n’ont reçu ne retour que la misère mais le seul mérite, disons-le, c’est d’avoir servi toute une nation

Une société civile à la merci des politiciens véreux

Pouvons-nous affirmer que le très respecté Archevêque de Bukavu est un prophète, pas de malheur mais un visionnaire ?

Son conseil semble avoir été une graine jetée sur rochet. Elle n’a pas produit des effets, car déjà le 02 Octobre 2019, sous l’initiative du Réseau des Radios et Télévisions Communautaires du Congo, RATECO, 12 acteurs sociaux ont bradé leur indépendance en signant une déclaration de soutien à Ngwabidje. Ils avaient même menacé de faire déchoir l’Assemblée Provinciale.

« Nous prendrons en mains nos responsabilités historiques pour obliger la dissolution de l’Assemblée provinciale ; le vote de nouveaux députés provinciaux et le choix d’un gouverneur parmi les personnes indépendantes autres que les acteurs politiques connus faisant rend au sein de la classe politique d’aujourd’hui », avaient-ils écrit dans la déclaration commune.

Cette déclaration et autres sorties médiatique semblent avoir donné au nouveau locataire du Palais de Nyamoma plus de pouvoir car visiblement, cette société civile, les mouvements et d’autres acteurs sociaux seraient dans ses poches.

Des acteurs à la recherche du boulot

D’ailleurs, selon des sources au sein du cabinet du gouverneur Théo Ngwabidje, en plus des agents connus, on trouverait, dans la cellule de communication, le bureau d’études, la cellule d’investigation et d’autres services du gouvernorat des individus qui sont régulièrement payés pour vendre une bonne image de l’autorité provinciale aux yeux des tiers.

Ces individus ont été recrutés pour leur supposée vraie ou fausse emprise sur l’opinion publique dans la ville de Bukavu. Parmi ces individus, l’on retrouve des figures considérée, à tort, comme acteurs de la société civile et des mouvements citoyens.

Certes, argue certains analystes, ils ont été acteurs de la société civile et ont lutté à certain moment. Aujourd’hui, ils ont trahi et sont à la solde de différents gouverneurs qui arrivent et même d’autres autorités des entités territoriales décentralisées.

La rédaction de deboutrdc.info a mis la main sur la liste d’au moins cinq acteurs prétendument acteurs de la société civile qui se rangent au centre des systèmes politiques mais se réserve d’en faire écho dans cette publication.

Ces portes paroles du gouverneur dans l’ombre

En effet, ces acteurs sont régulièrement invités par les médias de la place et désormais ne vivent que de cette vie de clochard. Peut-on parler de crise de la société civile ? Un questionnement sur les lèvres de plus d’un sud-kivutien.

Pour certains analystes, des acteurs de la société civile et des mouvements citoyens sont dans l’impossibilité de hausser le ton pour exiger la sécurité, les infrastructures en faveur de la communauté. La main qui donne et au-dessus de celle qui reçoit, dit-on.

Beaucoup de sud-Kivutiens semble avoir perdu confiance en ces acteurs qui changent de positions selon des intérêts. Pour eux, la société civile devrait constituer un véritable dans une province où l’opposition n’existe presque pas.

Une vraie fausse notoriété

A ce sujet, la société civile et les mouvements sociaux devraient diminuer leur boulimie de l’argent facile et exercer leur véritable rôle au lieu de souffler en même temps le chaud et le froid.

A l’allure où vont les choses, la société civile et les mouvements citoyens pourraient être tenus responsables des échecs de différentes autorités en lieu et place d’en être des évaluateurs.

Ceci vaut son pesant d’or d’autant plus que ceux-là qui sont considérés comme les yeux et les oreilles de la population se laissent acheter à vil prix par les politiciens qui, à leur tour, en profitent pour détruire la cité et exceller dans la mauvaise gouvernance.

La rédaction

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