SUD-KIVU: Les chefs rebelles accueillis avec honneur, une question qui choque l’opinion publique
Pendant que les fils et filles de la République Démocratique du Congo, en particulier ceux de l’Est du pays, croupissent dans la misère suite aux atrocités que les font subir des groupes armées, les chefs rebelles qui répondent présent à l’appel du chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi, les invitant à renoncer aux armes et quitter la brousse pour regagner la société, le public réclame justice. Bénéficiaire d’un accueil chaleureux ainsi que la courtoisie et le respect de la part des autorités, ceci crée de frustrations dans le chef des victimes. Certains analystes voient l’action d’un mauvais œil qualifient l’opération de machinal et qui suscite des avis divergents dans le chef de la population.
D’un côté, certains habitants portent de l’intérêt sur le sort réservé à ces vaillants rebelles qui finalement décident de faire un pas au nom de la paix. Ils renseignent que malgré tous les maux que ces anciens insurgés ont causés aux citoyens congolais, ils ont eus courage à rendre les armes et espèrent se laver de la réputation furieuse qui les enchaînait. Pour cela, ils estiment que l’amnistie de la part de l’autorité judiciaire inciterait d’autres rebelles à quitter la brousse.
De l’autre côté, tout en déplorant les ovations du gouvernement à l’égard de ces rebelles, certains analystes disent regrettés de voir qu’il n’y aurait aucune compensation ou réparation des dégâts collatéraux causés aux victimes. Pour eux, gracier ces auteurs de l’instabilité dans la partie Est du pays, ne serait-ce qu’une manière polie d’encourager les inapaisés à continuer dans leur sales opérations. Une seule façon d’ouvrir la porte à l’impunité. Ils interpellent la justice à prendre conscience de sa responsabilité afin de trouver gain de cause pour les victimes de ces atrocités.
Depuis l’accession au pouvoir du président Félix Tshisekedi, plusieurs rebelles se sont rendus au commandement de l’armée loyaliste dans le Sud et Nord-Kivu à l’Est de la république. L’exemple le plus frappant et les cas les plus récent et celui du colonel autoproclamé connu sous le nom de Mango Mwandi du groupe armé Éthiopie qui s’est rendu en janvier dernier aux Forces Armés de la RDC dans le territoire d’Uvira, au Sud-Kivu. Après un bout de temps, c’était le chef rebelle Kahasha Maheshe simba wa Nkutu du groupe mai-mai FFMP qui s’est rendu en mai 2020 avec 120 éléments. Ce dernier agissait à Mulambula chefferie de Ngweshe en territoire de Walungu.
D’aucuns estiment que bien que ces commandants rebelles rendent les armes, l’autorité ne devrait pas les accueillir d’un tel prestige et oublier les exactions commises pendant plusieurs années chez des citoyens innocents. L’amnistie devient un mode de gestion en république qui du reste piétinerait le droit de victimes.
Pour me Justin Bahirwe Mutabuga Coordonnateur de l’asbl SOS Information Juridique Multisectorielle (SOS IJM), encourage le processus de paix. Il s’inspire de la phrase du prix Nobel 2018 Dr Dénis Mukwege, ‘‘on ne peut pas continuer à sacrifier la justice à l’hôtel de la paix’’.
Justin Bahirwe recommande au gouvernement congolais de mettre en place un système judiciaire et sécuritaire efficace pour dissuader les groupes rebelles, mais aussi amener tous les malfrats qui sont impliqués dans des crimes à répondre de leurs actes.
‘‘Ça serait mieux que le gouvernement mettent en place un système judiciaire efficace, un système sécuritaire efficace qui va non seulement dissuader ces groupes rebelles, mais aussi faire en sorte que celles et ceux qui sont impliqués dans les crimes de masses, cas de viols, de tueries, … répondent de leurs actes,’’ recommande me Justin Bahirwe
Ce défenseur de droits humains s’inquiète de conséquences qui se présenteraient, une fois que le processus de paix serait privilégié.
De son côté Remy Kasindi du collectif Amuka Congo, il n’y a pas amnistie jusque-là. Selon lui la population devrait avoir des réserves, car c’est un cas particulier qui contribue au développement du pays et de la province en particulier. Il appelle la population à la patience en attendant que la justice fasse son travail.
‘‘Il n’y a pas amnistie jusque-là. Et même si ces jeunes serraient amnistiés, je pense que nous ne devons pas oublier le rôle de la justice. La justice doit accompagner toute action pour le bienêtre de la population. Il est vrai qu’au début, il faut toujours être prudent. Convainquis du fait que si la justice les traque au début, ils vont être un peu réticents et ils ne peuvent plus sortir de cette forêt. La justice devrait faire son travail, mais comme ces sont des cas exceptionnels où on a besoin de la sortie, pour que eux-mêmes comprennent qu’ils peuvent sortir de la forêt, je ne vois pas pourquoi les poursuivre.je penses que nous devons avoir une sorte de droit de réserve par rapport à ce qu’ils sont,’’ renchérit Remy Kasindi
Notre source propose à la société civile de travailler sur la récolte de données afin de s’imprégner cas par cas après leur sortie. Ceci leur permettra d’identifier les crimes ainsi que ses auteurs et la causes
Appeler les groupes armés à sortir de la brousse est une bonne chose mais les dirigeants doivent tenir promesse pense un analyste indépendant.
‘’Si les autorités osent les attaquer ou les faire lu mal comme à l’époque de Mobutu qui s’est attaqué à Mulele à qui il a promis la paix pour le tuer après, elles risque de nous remettre dans la même situation. Mais aussi il tenir compte d’une chose, quand bien même ils soient amnistié, ils ne sont pas pures car plusieurs innocents ont étaient victimes de leur attriquassions. Mais les faire croire qu’en revenant ils seront intègres dans l’armé et dotés des grades supérieurs n’est serait pas bonne idée,’’ fait remarquer notre source.
A cette dernière de renchérir, que la population devrait laisser l’autorité faire son travail et qu’après toutes les victimes pourraient en outre porter plainte et que la justice déjà stable devrait tabler sur la question en toute indépendance.
Bernardin Matabaro/ Patrick
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