Depuis la politisation des universités et instituts supérieurs de l’Etat, on a vu des professeurs diriger. L’opinion pensait qu’un prof, lui, est un exemple et que le détournement, le tribalisme ne peuvent pas lui être reproché. Dommage, de l’ISP en passant par l’UOB, au Sud-Kivu, les étudiants ou les comités syndicaux crient à la mauvaise gestion. Deboutrdc a voulu comprendre cette problématique.
Des profs sans éthique ?
Devenu inévitable, le défi de la malversation et détournement garde sa place dans certains établissements supérieurs. Ce phénomène qui ne cesse de s’observer ces derniers temps dans la majorité des instituts supérieurs et universités en République Démocratique du Congo inquiète et pousse à réfléchir sur l’avenir scientifique.
Il s’observe que la plupart des responsables nommés pour piloter ces institutions ne sont pas animés par un esprit de vouloir servir la nation mais plutôt ils seraient au service de ceux-là qui les auraient envoyés.
Des monuments vivants que l’on croirait qu’ils sont dotés de la probité morale irréprochable qui du reste serviraient de modèle à la génération montante mais aujourd’hui créent de doutes. La majorité de ces établissements est en péril.
Pourquoi seulement chez l’Etat ?
La mauvaise gestion criante aurait été décriée au sein des universités et instituts supérieurs.
Pour rappel, le professeur Boniface Kaningini de l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu était obligé de rendre le tablier après plusieurs mois de guerre entre lui, certains profs et les étudiants.
Quelques mois après, c’est le DG de l’ISTM Bukavu qui sera accusé de mauvaise gestion par ses pairs. Des actions ont même été organisées pour exiger sa démission.
Dans le même feuilleton, des pneus ont été brulés à l’entrée de l’ISDR Bukavu empêchant l’entrée des membres du comité de gestion d’accéder aux bureaux.
Ce comité était aussi accusé de gestion opaque des frais alloués à l’ISDR pour compenser le manque à gagner crée par le taux de 920FC.
Le cas le plus récent est celui du recteur de l’Université Officielle de Bukavu, Muhigwa Berckman’s accusé d’être impliqué dans la mauvaise gestion et malversation des fonds de l’université, propos qu’il rejette d’ailleurs.
Des exemples de ce genre sont légion dans la province du Sud-Kivu où Universités, Instituts Supérieurs et centres de recherches sont devenus des vaches à lait des autorités morales qui proposent leurs dirigeants.
Pourtant tous sont professeurs et élites scientifiques. Quel avenir pour ces institutions qui sont simultanément plongées dans une situation de crise? S’interrogent plusieurs analystes.
Ces profs au service des politiciens ?
Ces scientifiques et grands professeurs seraient tous inculpés des mêmes fautes. Pour certains si ce n’est pas un phénomène de dilettantisme administratif dans leur système, c’est question de tribalisme, regrette un acteur de la société civile.
Des fonds des institutions sont dépensés par les autorités de ces différents établissements sous l’œil impuissant du personnel.
Une situation qui plongerait la plupart du personnel de ces structures éducatives dans un questionnement sans réponse. On en arrive à voir que la majorité de ces scientifiques est au-delà d’assurer la bonne gestion de la chose publique. Ce qui remet à la surface la question relative à la qualité de l’éducation », se plaint un enseignant.
Le bien commun, un cadet des soucis
Il en est de même pour l’ISEAV Mushweshwe qui risquerait de fermer ses portes à cause de ses dirigeants et de sa mauvaise administration. Ici, le recteur est accusé de dépeupler l’ISEAV pour l’intérêt de son université privée, l’ULGL selon un communiqué des habitants de Bushumba où est situé cette institution.
Rappelons que la majorité de ces recteurs et DG seraient recrutés sur base des critères d’appartenance politique sans tenir compte de la compétence requise. Plusieurs voix se sont levées pour dépolitiser la fonction de DG et recteur.
En attendant, ces institutions de l’Etat se dégradent sous la barbe des étudiants qui actuellement brillent par l’inaction et pourtant, seule la lutte libère, conclue le mouvement citoyen, Lutte pour le Changement.
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