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BUKAVU : COVID-19, des enfants délaissés

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La maladie à coronavirus est en train de se propager en République Démocratique du Congo.  Cette pandémie a déjà fait 81 contaminés et six morts. A l’heure actuelle, le gouvernement a instauré des mesures de prévention et de contrôle pour endiguer la propagation de cette pandémie, il convient de s’interroger sur le cas des enfants qui jonchent les rues de la ville des villes et des grandes agglomérations.

Malgré les mesures de prévention décidées par le gouvernement Congolais, des enfants continuent de vivre dans des conditions précaires et de promiscuité. Sans protection sociale, alors qu’ils devraient avoir accès aux services de protection de l’enfance en cette période de crise et dans le cas contraire, ces derniers sont de véritables vecteurs pour faciliter la propagation de la covid-19 en RDC.

Dans la ville de Bukavu en province du Sud-Kivu, il s’observe la présence des enfants mendiants assis aux alentours de la route, d’autres sans abri sont visibles sur des marchés et places publiques en provenance de la campagne et différentes contrées de la ville. En plus de ce derniers, plusieurs  autres enfants jonchent les rues de la ville en cette période où les écoles sont fermées par ordre du président de la république.

Agé de 11 ans et élève de 3eme primaire, Jurasse Murhula, que nous avons rencontré à la place de la paix, vendeur des sachets au grand marché de Kadutu, se plaint de la crise économique qui touche presque tous les secteurs de la vie. Par manque d’acheteurs ce dernier temps, il est obligé de faire la ronde de la ville pour épuiser sa marchandise.

« Je viens de Ciriri. Comme il y’a pas cours, je vais tous les jours au marché de Kadutu pour vendre mes sachets, puis le soir je rentre à la maison. Si je ne trouve pas des clients à Kadutu, je circule les points chauds de la ville entre autre, au beach Muhanzi ou au marché de Nyawera pourvu que ma marchandise soit écoulée », confie celui qui est habitué à passer la journée en dehors de la famille dans des conditions inappropriées aux enfants de 11 ans.

Difficile pourtant de lui arracher quelques mots, quand on lui demande les raisons de sa sortie à la cour familiale pour la vente des sachets.

« Il n’y a rien, c’est moi qui veux seulement partir », répond-il, indiquant qu’il ne souhaite pas rester à la maison sans rien faire et sans manger. Et quand on lui parle de l’épidémie à coronavirus, Juresse dit en avoir entendu obscurément parler.

« Il paraît que c’est contagieux », ajoute-t-il, avec un sourire.

Pour lui les mesures des préventions ne dit absolument rien, Juresse n’en sait rien. Le pire, c’est qu’il est déjà exposé à des maladies en s’étalant chaque jour, sans aucune mesure de protection, à sillonner pour la vente des sachets, moyennant un bénéfice.

De son côté La vie Bashizi  Originaire du territoire de Kabare, cet enfant de 13 ans et son camarades Dieumerci, âgés respectivement de 10 ans, venus tous deux de Cidjo, déambulent dans les rues de Bukavu, à la recherche de leur approvisionnement quotidien. Confiés à leurs parents, ces enfants vendeurs de canne à sucre disent avoir reçu quelques conseils pour éviter de contracter une maladie.

La question reste de savoir de quelle maladie s’agit-il ? Quelles sont les précautions qu’on leur a données pour ne pas contracter la maladie? La vie et son camarade se contentent de sourire.

Pourtant, racontent-ils, « nous recevons tous les jours la bénédiction de nos parents et nous rentrons à la maison sans aucun problème. S’il fait nuit et qu’on se retrouve dans l’impossibilité de rentrer, nous avons des amis qui travaillent dans des restaurants ici dans la ville avec qui nous passons la nuit. Nous sommes surs qu’avec la bénédiction de parents et avec l’aide du seigneur, nous ne pouvons jamais contracter cette maladie,», espèrent-ils.

Néanmoins ces derniers déplorent le fait que les restaurants soient fermés pourtant leur logis.

Ces enfants méritent un environnement plus protecteur. Malgré leur présence bien visible, les enfants dans la rue sont souvent ignorés, marginalisés et exclus de la société. En cette période de crise, aucune mesure n’a été prise à leur faveur. Ils sont bien visibles, car ils travaillent et vivent dans les rues sur les places publiques dans toutes les villes du monde, la ville de Bukavu en particulier.

Dans un contexte où l’épidémie du Covid-19 continue sa progression, il y a nécessité de se pencher sur cette couche vulnérable de la population, pour éviter une contamination communautaire.

Bernardin Matabaro

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