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COVID-19 : 8 stratégies de lutte contre la famine au Sud-Kivu (Prof Moise Cifende)

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Avec quoi les autorités provinciales vont-elles nourrir plus de 5 millions d’âmes  en cette période de la  pandémie du Coronavirus? C’est la question qui est sur les lèvres de plus d’un Sud-Kivutien.

Les villes de Bukavu et celle de Goma sont dépendantes des pays voisins en ce qui concerne certaines denrées alimentaires.  En cette période où les pays comme le Rwanda et le Burundi sont en confinement, certains analystes congolais craignent le pire face à une économie extravertie. D’ailleurs certains produits sont déjà rares sur le marché d’autres ont  vu leurs prix doublés.

Visiblement, la famine tuera plus que le Coronavirus au Sud-Kivu, alerte le professeur Moise Cifende.

Selon lui, le Sud-Kivu a du potentiel agricole. Il faut juste des bonnes politiques publiques pour traduire ces potentiels en nourritures.

« Les pays voisins qui nourrissent Bukavu ont fermé leurs frontières et se replient sur eux-mêmes suite au Covi-19. Les zones les plus productives (shabunda, mwenga, walungu, kalehe/bunyakiri, bushaku, witende, numbi,….sont inaccessibles et assez peu productives par manque de routes de desserte agricole et de politique d’appui à l’agriculture familiale », regrette Moise.

 La famine tuera plus que le Covid-19

Pour ce professeur de droit International dans plusieurs universités, si rien n’est fait dans l’urgence il faut craindre le pire : la famine en tuera plus que le covi19 au Sud Kivu.

« Beaucoup attendent l’aide humanitaire du PAM dont les entrepôts à Bukavu sont menacés de pillage. Les autorités Provinciales devraient rapidement élaborer et mettre en œuvre un Plan de contingence pour l’intensification de la productivité agricole vivrière adapté au Covi-19 afin d’assurer la sécurité alimentaire de la population », conseille Moise Cifende.

Pour y arriver, cet habitué de l’agriculture et de l’élevage au Sud-Kivu propose quelques pistes de solution pour faire face à une probable famine qui peut endeuiller des familles dans la province du Sud-Kivu.

Comme première stratégie, il demande l’intensification agricole vivrière mécanisée dans la plaine de la Ruzizi. La RDC dispose de 75143 ha de terres arables dans la plaine mais qui sont en règle générale non exploités. Il y a quelques superficies de terres agricoles irriguées dont 7566ha (sucrerie de kiliba), 559ha (mayi y’a amani), 2600ha (PICCAGEL) », précise Cifende en proposant quelques préalables.

  • Réquisition de toutes les terres incultes (càd non exploitées) dans la plaine de la Ruzizi afin d’y planter les cultures vivrières saisonnières notamment le maïs, haricots, soja, légumes…
  • Réquisitionner tous les jeunes agronomes et techniciens en développement rural et leur confier en location d’une année pour exploitation les terres réquisitionnées chacun 10 hectares.
  • Réquisitionner tous les tracteurs non utilisés en Province (l’honorable Katintima alors minagri en avait distribué bcp au Kivu) et tous les tractoristes pour les amener dans l’expédition agricole dans la plaine. Ils cultivent pour les jeunes agronomes et TDR moyenant contrat de partage des récoltes.  Si on arrive à cultiver les 75 143 ha on aura la nourriture beaucoup de nourritures.
  • Pour les semences et l’appui technique on pourrait mettre à contribution le projet PICCAGEL qui gère plus de 500 millions de dollars américain du rdc emprunté à la banque mondiale. Nos enfants et leurs enfants payeront cette dette.

 

En plus de ces préalables, il sollicite une aide publique aux unités agro-industrielles.

  1. Aide publique aux unités agro industrielle dans la plaine afin qu’elles produisent à leur capacité maximale, notamment les rizeries, la Minoterie du Kivu et la sucrerie, etc afin qu’ils travaillent en plein temps.

3.L’élevage de poisson en cage. L’intensifier sur le lac. Le Gouvernement a donné l’argent à certaines institutions de la place pour ça dans le cadre du FPI et du projet piccagel, notamment à IITA. Ils doivent produire

4. Les routes de desserte agricoles et pistes rurales. Poursuivre les travaux amorcés dans ce domaine dans le cadre de 100 jours du chef de l’État. Les machines de l’Office de routes et de l’OVD devraient être larguées sur les routes de desserte agricole et pistes rurales stratégiques au lieu de moisir dans les enclos. La province devra rendre disponible le carburant.

5. Défiscalisation complète des unités de transformation agro-alimentaire.

6.Distribution des semences améliorés aux petits agriculteurs

7.Négocier avec la ferme espoir de maman Olive Lembe Kabila, la seule qui a un poulailler  moderne en vue d’étendre ses activités au sud Kivu pour la production des poussins à revendre aux éleveurs.

8.Les experts devraient imaginer des mécanismes de résilience et d’adaptation face au Covi 19 afin que la vie continue.

« La sécurité alimentaire au sud Kivu est possible », conclue Moise Cifende.

La rédaction

 

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