COMESA : Trafic et Commerce transfrontalier, la RDC un géant inutile

En République Démocratique du Congo  »RDC » dans ses villes proches du Rwanda, des femmes et filles rwandaises sillonnent librement les rues et bureaux pour vendre leurs produits. Un mouvement impossible pour les congolaises au Rwanda selon un témoignage. Cet accord sur le Régime commercial simplifié du COMESA (STR) a été signé par des responsables rwandais et congolais dans l’objectif de supprimer toutes les barrières superflues aux échanges commerciaux entre les deux pays voisins. Les femmes Congolaises (petits commerçants) traversent aussi librement et régulièrement pour se procurer des marchandises au Rwanda bien qu’elle n’y vendent rien. Le grand problème qui se pose du Coté Congolais, est que la RDC ne produit rien et n’exporte presque rien aux pays membre de COMESA. Ce qui fait de la RDC  »un géant intitule qui ne fait que consommer » sans produire. Plusieurs années après la signature de l’accord bilatéral sur le commerce transfrontalier entre le Rwanda et la RDC, le pays de Lumumba se victimise et se voit en meilleur perdant bien qu’il gagne aussi de cet accord. La signature de ce compromis porte bonheur a eu lieu depuis le 20 octobres 2016 à Rubavu.

Au début de la signature de ces accords, il s’est observé un climat de méfiance. Dans ce contexte les Rwandais ne pouvaient pas traverser facilement avec des marchandises vers la RDC. Maintenant on se rend compte que de plus en plus il y a des femmes qui font des petits commerces transfrontaliers librement entre ces deux pays observe-t-on couramment dans les rues de Bukavu et de Goma. Ce qui prouve l’importance de ce plus grand Marché commun de l’Afrique oriental et australe (COMESA) dont la RDC fait parti des 21 Etats Africains membres.

Des Rwandaises sillonnent Bukavu avec leurs produits

Dans la sous région des Grands-Lacs, il se fait constater que l’intégration régionale poussée par COMESA a réussi à un grand pourcentage bien qu’il y a encore à faire. Dans la ville de Bukavu, certaines femmes venues de Rusizi au Rwanda sillonnent certaines avenues de la ville de Bukavu. Certaines portent sur leurs têtes des lotions de fabrications Rwandaises. D’autres ont crée un petit marché propre à elles au niveau de l’avenue Emery Patrice Lumumba à quelques mètres de l’hôtel Résidence. Pour elles, les congolais aiment le lait venu du Rwanda. D’où leur désire de rencontrer leurs potentiels clients.

« COMESA nous a secouru nous les femmes de petits commerces dans cette régions. Nous venons chaque jour ici. Nous achetons un petit bidon de 5 litres au Rwanda pour venir le revendre ici un peu cher car nous devons payer le transport. Chaque soir nous rentrons chez nous au Rwanda », nous confirme une femme Rwandaise d’environ trente ans qui a requis l’anonymat.

A la question de savoir si les congolaises font les mêmes activités au Rwanda, notre interlocutrice se réserve de tout commentaire.

Lire aussi:http://COMESA dans le Grands-Lacs: Ces femmes « trait d’union entre la RDC et le Rwanda »

Des produits congolais absents des étalages Rwandais ?

Binja Kamola, âgée d’environ 38 ans, congolaise d’origine de Bukavu, vit à Kamembe  au Rwanda, depuis 2017 avec ses trois enfants et son mari médecin. Elle nous affirme que depuis qu’elle est au Rwanda, elle n’a jamais vu des produits congolais être vendu dans les rues de Kamembe et même dans les magasins.

La présence de ces femmes Rwandaise dans les rues de Bukavu, fait réfléchir plus d’un. Pour certains le gouvernement Congolais devrait aussi réfléchir comment tirer profit de cet accord.

D’autres sources affirme que ce n’est pas un problème du Rwanda ni de COMESA, plutôt la République Démocratique du Congo qui constitut son propre frein étant donnée que la RDC n’a pas à ce jour de politiques commerciales claires concernant l’intégration régionale. Comme c’est une opportunité à la portée de tous les pays membre et signataire de l’accord, ceux qui sont prêt ne devraient pas hésiter de passer à l’action. 

Maitre Néné Bintu, présidente du Bureau de la coordination de la société civile, recommande au nouveau gouvernement Congolais de diversifier son économie enfin de protéger et faciliter la tache aussi aux petits commerçants Congolais. 

 »Dans le cas pratique j’observe comme acteur de la société civile et je constate que de notre coté nous recevons beaucoup des produits qui proviennent du Rwanda mais c’est ne pas la même chose pour le Congo », regrette Néné Bintu.

Le Rwanda plus favori ?

Et Néné Bintu d’ajouter : « A mon avis c’est le Rwanda qui bénéficie plus de cet accord parce qu’il protège bien son économie. De notre coté, les femmes qui font des petits commerces se plaignent toujours des tracasseries au niveau de la frontière coté congolais, autant des taxes illégales perçues. Aussi les femmes congolaises et autres commerçants ne peuvent pas exposer leurs produits au Rwanda alors qu’eux le font ici chez nous. C’est toujours les Rwandais qui arrivent et sillonnent dans nos quartiers, dans des bureaux pour nous vendre leurs marchandises et les Rwandais en tire profit à notre égard », précise Maitre Nene Bintu, actrice de la société civile.

Face à ces inégalités, la RDC doit réfléchir sur les mesures permettant de profiter pleinement de ces accords très important dans l’intégration régionale, au lieu de pleurnicher comme des gamins.

La RDC, victime de son économie extravertie

Le professeur Kasigwa Christoph, enseignant d’économie à l’Université Officielle de Bukavu, attribue cette incompétence au gouvernement congolais car selon lui, chaque Etat doit faire respecter les lois que lui même a signé.

« L’économie de la RDC est extravertie. Dans cette extraversion les autres pays se développent.  Vous verrez que même les fruits produits au Congo sont transformés au Rwanda en termes de jus qu’ils nous amènent alors que nous devrions les produire, les transformer et les exporter au Rwanda. Tous ces étrangers qui viennent même s’il y a l’accord de facilitation de commerce il y a des taxes qu’ils doivent payer et c’est fait ? Je ne pense pas », regrette-t-il.

Les Congolais fière de l’Assurance Véhicule COMESA

Malgré les inégalité dans la facilitation des petits commerces entre ces deux pays voisin, les Congolais reconnaissent l’importance de COMESA et ils en sont fière. Pour plusieurs raisons, beaucoup des congolais traversent facilement dans les pays voisins membre de COMESA régulièrement avec leurs véhicules grâce au document d’Assurance livré par ce Marché commun de l’Afrique oriental et australe.

Le régime d’assurance de la carte jaune du COMESA est essentiellement un régime régional d’assurance automobile au tiers qui offre une couverture de responsabilité civile et une indemnisation des frais médicaux résultant d’accidents de la route causés par des automobilistes en visite.

 »Mon véhicule ne pourra jamais manquer ce document d’assurance COMESA. Avec ça je peux aller avec ma voiture dans tous ces pays voisins comme je veux. Personne ne me tracasse en route comme dans tous les frontières. COMESA c’est une solution et une assurance », témoigne un célèbre Pasteur Congolais Justin Mbonyi.

Un grand nombre des #Congolais de l’#Est de la #RDC utilise avec satisfaction Régime d’assurance Carte jaune du #COMESA. C’est un système régional d’assurance automobile à responsabilité civile accompagné d’une indemnisation pr les frais médicaux résultant d’accidents de la route pic.twitter.com/9NNFelxIko

— EMERITE AMISI MUSADA (@AmisiMusada) December 31, 2024

Pour rappel, grâce à l’appartenance au Marché commun de l’Afrique oriental et australe (COMESA), le Rwanda et la RDC se sont accordés sur une liste de 168 matières premières qui seront exonérées de droit d’importation jusqu’à un montant de 2.000 dollars. Les biens fréquemment échangés entre les deux pays comprennent les produits agricoles, les nourritures animales et céréales, les produits de boulangerie et les équipements des secteurs de la construction, de l’audiovisuel et des loisirs.

Amisi Musada Emérite

Vous aimez nos contenus?

Deboutrdc.net met tout son cœur pour réaliser des contenus interactifs et immersifs que vous pouvez retrouver sur tous vos supports. Journalistes, photographes, graphistes et développeurs collaborent étroitement pendant plusieurs jours ou semaines pour vous proposer des interviews et des analyses qui répondent à une grande exigence éditoriale. Leur réalisation prend du temps et des ressources considérables. Nous sommes cependant persuadés que ces investissements en valent la peine et avons fait le choix de laisser ces contenus en libre accès et dépourvus de publicité. Un choix rendu possible par ceux qui croient en l'indepenance de notre média. Pour continuer à travailler en totale indépendance éditoriale et produire des contenus interactifs, deboutrdc.net compte sur vous. Si vous souhaitez nous soutenir, veuillez nous écrire à

directeur@deboutrdc.net ou via WhatsApp à +243 854566913

.