Bukavu : Pierre Murhula Kaheto, acteur de la société civile en danger
Le défenseur des droits de l’homme, Pierre Murhula Kaheto est en danger. Des bandits armés non autrement identifié viennent d’agresser son épouse à leur domicile lui ayant échappé de justesse selon son témoignage.
Le fait se sont déroulés dans la nuit de ce 12 juin 2019 sur avenue Georges Defour, au quartier Nkafu dans la commune de Kadutu, ville de Bukavu.
Selon Pierre Murhula Kaheto, c’est depuis 2017 qu’il vit en insécurité. On l’accuse d’être en contact avec un certain Georges Mirindi qui est considéré comme un des tueurs de Laurent Désiré Kabila.
« C’est depuis 2017 que je suis en insécurité. Lors de mon passage en Suède, j’avais rencontré mon cousin Georges Mirindi. Nous avions tiré des photos en famille. Une fois à Bukavu, j’ai eu l’invitation de l’ANR au motif que je suis en contact avec un rebelle. Après plusieurs heures, il m’ont laissé partir. J’avais cru que c’était fini. Quelques jours après, mon bureau a été saccagé. Dans la nuit du 11 juin j’ai appris que je suis recherché et malheureusement des bandits sont venus chez moi hier la nuit. Ne m’ayant pas rencontré, ils ont intimidé mon épouse jusqu’à abusé d’elle », témoigne Pierre Murhula Kaheto, larme aux yeux.
Georges Mirindi est condamné dans l’affaire de l’assassinat du feu président Mzee Laurent Désiré Kabila.
Georges a écrit un livre : La mort de Laurent Désiré Kabila : Ne nie pas c’était bien toi dans lequel il explique les faits et réalités sur la mort de Laurent Désiré Kabila et ce livre n’est pas le bienvenu en RDC.
C’est ainsi que l’ANR soupçonne Pierre Murhula Kaheto d’être en possession de ce livre, qui est qualifié par certains politiciens de secret d’état.
Des organisations de la société civile haussent le ton
Face à cette situation, certaines organisations de la société civile viennent d’alerter les autorités. Elles demandent que Pierre Murhula Kaheto et sa famille soient sécurisés.
« Il a donc tout abandonné et aller chercher protection ailleures car avec l’ANR pas de justice, pas des droits c’est seulement la disparition et tueries. Nous demandons à toutes les organisations tant nationales qu’internationales d’aider à restaurer la sécurité à ce digne fils du pays, notre frère Pierre Kaheto et que justice soit rendu à sa faveur. Aussi que la justice soit faite afin de Punir toute personne qui a tenté de mettre fin à la vie de Pierre Kaheto depuis 2017 », peut-on lire dans une déclaration signée par 4 responsables des organisations de la société civile du Sud-Kivu.
Abusé sa femme pour l’anéantir ?
Contacté le chef d’avenue où est située la résidence Pierre Murhula Kaheto confirme le fait.
« La résidence de Pierre Murhula Kaheto a été visitée par des personnes armées la nuit de ce 12 juin où ils ont intimidés et abusés, madame Fortune Furaha Balola son épouse et ses enfants », fait savoir John Mbaluku, chef d’avenue.
Murhula Kaheto Pierre est coordonnateur de l’organisation de la société civile « HAKI NA AMANI KWETU, HAK/RDC » et responsable du programme Justice, paix et droits de l’Homme de l’Eglise Communauté Baptiste au Centre de l’Afrique, CBCA Bugabo dans ville de Bukavu au Sud-Kivu.
Depuis 2017, il coordonne un programme de gouvernance Participative de Christian aid, en collaboration avec la communauté Baptiste au Centre de l’Afrique, CBCA dans lequel il a réussi à créer une synergie d’organisations de la société civile pour un état de droit, qui est aussi impliqué dans le suivi des politiques publiques.
La RDC, un pays à risque pour les acteurs de la société civile
Pour rappel, en juillet 2018, le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, BCNUDH ? a documenté 515 violations des droits de l’homme en RDC, soit une hausse par rapport aux 458 violations documentées en juin 2018
« Sur l’ensemble du territoire, les agents de l’Etat sont responsables de près de la moitié de ces violations, dont l’exécution extrajudiciaire d’au moins 19 personnes, dont quatre femmes, tandis que les combattants des groupes armés qui ont commis l’autre moitié de ces atteintes, sont notamment responsables des exécutions sommaires d’au moins 64 personnes, dont 13 femmes », peut-on lire dans ce rapport.
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